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Le voyage interdit
Editeur :
Année de parution :
2020
1 vol. (299 p.) : ill. : 20 cm
9782912833655
« D'Israël, je ne savais rien. Là d'où je viens, l'Algérie et le communisme, Israël est un tabou, le plus grand. Le transgresser a été l'aboutissement d'un très long cheminement », écrit Jean-Pierre Lledo, cinéaste algérien né à Tlemcen en 1947. En 1965 il proteste contre le coup d'État puis, à la tête d'un mouvement d'artistes et d'intellectuels il milite inlassablement pour le pluralisme, contre la censure et la torture et pour la reconnaissance du fait national berbère. Son rêve d'une Algérie multiethnique est mis à mal par la « disparition » d'un million de personnes en 1962 et parce que, dans un pays arabe, un communiste juif n'est pas un communiste comme les autres. Mais ce n'est qu'au moment de l'arrivée violente sur la scène politique des Frères musulmans que les menaces de mort l'obligent à quitter l'Algérie. Après la fin de la guerre civile, son nouveau film, « Algérie, histoires à ne pas dire » (2007) est attaqué par les idéologues et interdit par le régime algérien, car il révèle que la guerre d'indépendance fut dès son origine une guerre d'épuration et que ses violences initiales furent des violences religieuses contre les «mécréants». Invisible en Algérie, ce film se trouve sélectionné par le Festival international de Jérusalem qui invite le réalisateur en Israël: c'est le début d'une remise en cause et d'une métamorphose qui le conduiront peu à peu à surmonter ses puissantes réticences à l'égard du «pays interdit » (jamais nommé dans le monde arabe), et à sortir du carcan idéologique qui l'avait presque obligé à ignorer sa judaïté. Dans son nouveau (très) long métrage « Israël, le voyage interdit », il raconte sa découverte de ce pays et comment il a appris à son contact à vaincre la « force du préjugé ». Dans le film il est derrière la caméra, mais dans ce livre étonnant, il raconte et explique avec humour et avec franchise le parcours singulier mais significatif qui l'a ramené «à la maison».