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Cannes 2024 : loin du front

01 juin 2024
Numéros de page :
pp.152-171
On a toujours tendance à juger la qualité d'un festival à ses lauréats, là où les étoiles les plus brillantes ne sont parfois que les plus proches. On devrait aussi s'interroger sur les obscurs, les sans-grades, ces films sortis de nulle part qui réussissent parfois à détourner notre regard pour se ménager un strapontin parmi les maîtres consacrés. Cannes reste l'ultime show-room où s'expose le cinéma d'auteur mondial. La concurrence entre les différentes sections s'y avère impitoyable et vaut à la Sélection Officielle de triompher de l'essentiel de ses duels face à la Quinzaine des cinéastes, la Semaine de la critique ou l'Acid, avec comme suprême arbitre des élégances le fameux verdict de la Caméra d'or qui désigne le Meilleur premier film, en l'occurrence cette année "Armand" d'Halfdan Ullmann Tondel (le petit-fils d'Ingmar Bergman !). Avec en outre de nouveaux impératifs en phase avec notre époque : féminisation, multi-diversité et confusion des genres que synthétise "Emilia Pérez" de Jacques Audiard, Prix du jury et quadruple Prix d'interprétation féminine incluant l'actrice trans Karla Sofia Gascon.