2015. Après trente ans, George Miller présente une nouvelle aventure Mad Max. Etait-ce raisonnable de sa part de revenir à l'âge de soixante-dix ans à cette saga après si longtemps ? La suite, on la connaît : "Fury Road" s'est imposé comme un classique instantané. Le maître australien y orchestrait un film d'action prodigieusement inventif et terrassant. Ce magma extraordinairement agressif et gracieux reste dans les mémoires cinéphiles comme l'un des événements de la décennie passée. Les attentes étaient énormes et avaient été surpassées, le cinéaste délivrant un film totalement inattendu : une course-poursuite ininterrompue compressée sur trois jours où le héros disparaissait quasiment pendant vingt minutes, puis s'associait avec la guerrière Furiosa de façon complètement imprévue. Ce quatrième épisode avait l'allure d'un bouquet final, de l'oeuvre définitive d'un réalisateur au sommet de son art. C'est donc avec une certaine appréhension que l'on pouvait voir l'Australien revenir à cette épopée dépareillée après une telle '?rgie esthétique. Une fois encore, était-ce raisonnable ?