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Régime hypergras, fonction placentaire et phénotype de la descandance

01 avril 2024
Numéros de page :
15 p. / p. 113-127
Les régimes occidentaux se caractérisent par une alimentation pléthorique, hypercalorique, comportant de plus en plus d’aliments transformés, alliant surnutrition en lipides et déséquilibre qualitatif en acides gras. L’objectif de nos travaux était d’évaluer, dans un modèle lapin, les effets d’un régime hypergras (H, enrichi en huile de soja et en cholestérol) sur le phénotype maternel et sur le développement et la santé de la descendance. Afin de déterminer la ou les fenêtres de vulnérabilité liées à cette exposition, des transferts d’embryons ont été réalisés. Chez les mères, le régime H a induit une dyslipidémie, de l’athérosclérose aortique et une atrésie folliculaire. Dès le stade 8–16 cellules, le phénotype embryonnaire H a été perturbé et le stade blastocyste s’est caractérisé par une accumulation trophoblastique de globules lipidiques. En fin de gestation, les fœtus étaient hypotrophes et dyslipidémiques. Les échanges transplacentaires ont été affectés, avec des effets variables selon le sexe. Les adultes ont présenté les symptômes d’un syndrome métabolique. La reproduction a été perturbée dans les deux sexes. Les transferts d’embryons ont permis de montrer le rôle prépondérant du régime maternel gestationnel sur le phénotype fœto-placentaire tout en démontrant, incontestablement, une programmation pré-conceptionnelle. Ces deux périodes pourraient donc être des fenêtres d’intervention pour limiter les conséquences fœtales et placentaires d’un déséquilibre nutritionnel.