En quinze années de collaboration, "Hijo de sicario" est le premier film réalisé par Astrid Rondero et Fernanda Valadez, après "Sans signe particulier", signé de la seule Fernanda Valadez (que nous avions interviewée en décembre 2020, dans notre no 718) et "Los dias mas oscuros de nosotras" ("The Darkest Days of Us", 2017, inédit en France), mis en scène par Astrid Rondero. Dans le présent film, les deux cinéastes poursuivent l'autopsie d'un pays où la violence est l'alphabet d'une société balafrée par la misère et la désespérance. Scrutant sans jugement les débordements d'une masculinité ivre de transgression et d'homicides pour opposer à celle-ci l'humanité de femmes qui ne se résolvent pas au saccage d'un pays (le Mexique) et d'un être (le jeune Sujo qui donne son nom au titre original), "Hijo de sicario" ose encore croire à la culture et à la résistance aux déterminismes. Il nous a ainsi paru essentiel de rencontrer les deux autrices pour commenter cette oeuvre de combat, éminemment politique. Sommaire. La mule e(s)t le pur-sang, la critique du film. "Changer cette construction sociale selon laquelle chaque destin est inéluctable", entretien avec Astrid Rondero et Fernanda Valadez.