Une Privatisation partielle sous contrainte
01 juin 2014
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14 p. / p. 60-73
En 1999, la ville de Berlin, affectée par un important déficit budgétaire, cède 49,9% des actifs de sa compagnie des eaux à un consortium privé composé de l'électricien RWE et de l'opérateur français Vivendi, pour une durée de 29 ans. Moins de 15 ans après, les deux partenaires privés revendent leurs actifs et l'entreprise retourne dans les mains de la municipalité. A travers cet épisode, cet article se propose d'analyser la confrontation entre deux modèles de services urbains : le « modèle français » de gestion déléguée par contrat et le « modèle public local fort » allemand. Il met en avant le rôle central joué par les institutions de second rang (normes techniques, règles de droit et catégories comptables) dans les modalités de coopération entre ces différents modèles et la manière dont les protagonistes de l'eau s'en servent pour créer, maintenir, ou remettre en cause une telle coopération. L'analyse révèle alors que si la privatisation partielle n'a été rendue possible que par un travail important sur ces institutions (modèle juridique, tarification), celles-ci ont servi quelques années plus tard à permettre un retour de la Compagnie des eaux de Berlin dans la sphère publique.