Révolutions et crises politiques au Maghreb et au Machrek
01 mars 2016
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Numéros de page :
20 p. / p. 4-23
La sociologie des révolutions et des crises de régime est restée polarisée entre des analyses centrées sur le temps long des structures sociales et politiques et celles focalisées sur le temps court des conjonctures événementielles et de leurs mobilisations collectives. Minoritaire face aux approches géopolitiques ou culturalistes, la sociologie des crises politiques des mondes arabes depuis 2011 n'échappe pas à ces divisions. L'article, qui fait aussi office d'introduction du numéro, jette les bases d'une sociologie de ces crises où s'articuleraient mieux temps court et temps long, contingence et structure. Plusieurs hypothèses sont mises à l'épreuve : le rôle déclencheur des aspirations désajustées ; le rôle conducteur des anciens réseaux oppositionnels ; l'importance des variables géographiques ; la distance sociale entre acteurs et bénéficiaires de la révolution ; le rapport ambivalent des révolutionnaires à l'Etat. L'article souligne aussi l'intérêt potentiel des notions de capital et de champ révolutionnaires et se demande si une greffe de la théorie des champs sur la sociologie des crises politiques permettrait d'éviter les écueils du finalisme et de l'autonomisation excessive des logiques de situation ainsi que du calcul individuel.