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La viande cultivée

01 juin 2024
Les promoteurs de la viande cultivée, start-up, fondations ou défenseurs des animaux, se réjouissent de l’émergence de cette innovation et en soulignent le caractère réhumanisant. En considérant que la viande cultivée s’inscrit dans le droit fil de l’industrialisation de l’élevage, on peut avancer au contraire qu’elle clôture le processus de transformation du travail vivant avec les animaux en travail mort, déshumanisé. La permanence de la violence industrielle envers les animaux, en dépit de trente ans de travaux scientifiques et d’activités associatives sur le « bien-être animal » conduit des citoyens à rejeter tout rapport de travail avec les animaux de ferme, à défendre une agriculture sans élevage et à soutenir l’agriculture cellulaire. Les animalistes, en affirmant que la viande sortie d’incubateurs est exactement la même que celle qui constitue le corps des vaches, sauf qu’elle grossit en dehors de l’animal, témoignent qu’ils préfèrent appuyer l’industrie biotechnologique de la viande plutôt que les animaux. Car s’il n’y a pas de mort dans la viande cultivée, c’est qu’il n’y a pas de vie. On peut s’interroger toutefois sur ce que produira la viande cultivée en tant que nourriture et à quel monde humain elle participera.