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Boris Lojkine "L'Histoire de Souleymane"

01 octobre 2024
Auteurs
Numéros de page :
pp.6-14
En deux décennies, Boris Lojkine s'est affirmé comme un cinéaste important. Ce docteur en philosophie a débuté par deux documentaires tournés au Vietnam, "Ceux qui restent" (2001) et "Les Âmes errantes" que nous avions signalé à sa sortie en 2006 (voir no 552, p. 39), puis deux puissants longs métrages tournés en Afrique : "Hope", découvert à la Semaine de la critique cannoise en 2014 (voir no 641-642, p. 80 et n° 648, p. 43, où Philippe Rouyer parlait d'un « coup d'essai qui conjugue la force du documentaire et le souffle de l'épopée ») et "Camille" (voir no 704, p. 41) qui révélait Nina Meurisse en reportrice de guerre au destin tragique. "L'Histoire de Souleymane" franchit une étape de plus dans ce parcours exemplaire, après son retentissant succès cannois dans la section Un certain regard (prix du jury et prix d'interprétation masculine). Odyssée contemporaine, thriller à vélo admirablement construit et interprété, c'est aussi un film nécessaire en ces temps d'incertitude démocratique. Les propos du réalisateur nous éclairent de façon surprenante sur ses méthodes de travail, et ceux de son charismatique acteur principal Abou Sangare laissent augurer, après son prix à Cannes, une carrière prometteuse dans son pays d'adoption... à condition qu'il obtienne sa régularisation. Sommaire. Sur parole, la critique du film. "En fiction, un menteur, c'est plus intéressant que quelqu'un qui dit la vérité", entretien avec Boris Lojkine