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Le peuple d'en bas

Editeur :
Année de parution :
1999
252 p. : couv. ill. : 19 cm
9782859405991
En 1902, London accepte la proposition d’un éditeur new-yorkais qui l’envoie comme reporter en Europe. Lui a une autre idée derrière la tête : se déguiser en clochard pour aller explorer les quartiers interdits de Londres – la face cachée, soigneusement cachée, du plus puissant empire de la terre. Nippé de hardes, méconnaissable, il s’immerge dans les bas-fonds de l’East End et mène plusieurs semaines durant la vie d’un sans-logis, nourri de soupe, dans les jours fastes, par l’Armée du Salut, marchant toute la nuit d’un trou d’ombre à l’autre, car il est interdit de dormir dans les lieux publics… Le livre qu’il en rapporte (1903) est terrifiant. Ce n’est certes pas la première fois qu’un écrivain évoque la misère crasse de la capitale du monde, l’exploitation des enfants, la mendicité et la crapulerie organisées, la prostitution au rabais, le tord-boyaux des assommoirs qui vous tue comme à bout portant… Jamais pourtant avant lui on n’avait donné cela à toucher du doigt – et le lecteur d’aujourd’hui, le souffle coupé, peine à imaginer que toute cette horreur est à moins d’un siècle de nous. Voyant ses compagnons de rue se baisser sans cesse, London découvre que c’est ainsi qu’ils se nourrissent : de miettes, de pépins de fruits, de trognons de chou noirs de suie échappés au balai de l’éboueur. Quant à ceux qui ont un chez soi où l’on s’entasse à douze dans une chambre sans fenêtre, leur sort n’est pas forcément plus enviable (hallucinant épisode de cette famille logée dans une pièce unique et qui trimballe plusieurs jours durant un enfant mort du lit à la table et de la table au lit, selon les heures, en attendant de pouvoir trouver l’argent des obsèques)

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