La communication est coupée entre Aigue-Marine et sa mère. Ses jours de vacances avant l'entrée en 6ème, l'enfant ne les passe pas au club de loisirs, comme le croit sa mère, mais seule avec ses fantasmes, ou bien avec des amis à récupérer des vieilles poupées à la décharge. La préférée d'Aigue-Marine, c'est "la folle de Limoges", au visage inquiétant, son alter ego trouble. La mère, divorcée, ne lui parle pas de son père mais lui a dit qu'il était malade. L'enfant découvre l'hôpital, va le voir en cachette : un unique moment de communiation, heureux malgré les conditions dramatiques, puis, comme elle y retourne, l'annonce de sa mort. La mère ne dit toujours rien... un silence qui conduit Aigue-Marine au prévisible suicide. La maladresse et l'inconscience maternelle sont exaspérantes mais la petite fille, toute recroquevillée sur son hostilité, ne facilite pas les choses. Le thème, bouleversant, est traité de manière très intellectualisée. La qualité formelle du texte fait difficilement oublier qu'une enfant de dix-onze ans ne peut analyser sa souffrance psychologique ni "philosopher" à la manière d'une adolescente de quinze ans, comme le fait Aigue-Marine. Récit fort, démonstratif, oeuvre d'adulte pour des presque adultes. A partir de 15 ans. (Livres jeunes aujourd'hui)