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L' interlocuteur

Editeur :
Année de parution :
1972
Collection :
205 p. : 21 cm
Jacque Madaule, historien, homme de bonne foi et de foi, s’est éteint, vendredi 19 mars, à l’âge de quatre-vingt-quatorze ans. Avec lui, disparaît un de ces intellectuels catholiques qui se sont élevés, de l’intérieur de l’Eglise, contre le culte du Veau d’or. C’est-à-dire contre la soumission prioritaire au pouvoir de l’argent. Il a mené à la fois sa vie d’enseignant, de penseur critique, de journaliste et de militant politique. Fils de notaire, né à Castelnaudary, dans l’Aude, il était partisan « d’une école nationale qui s’efforce de former, en vue de la tâche qu’ils auront demain, les hommes et les femmes qui auront la charge de continuer la France au siècle qui vient ». Ses convictions chrétiennes étaient inséparables des espoirs qu’il plaçait dans les hommes de bonne volonté. Il souhaitait que chaque individu « sache reconnaître ce qu’il y a en lui de meilleur ». Occitan rigoureux, il réfutait aussi bien l’erreur qui traite l’histoire de France comme si celle-ci avait toujours existé, que celle qui consiste à traiter de la Palestine comme si elle n’avait été qu’une parenthèse dans l’histoire de l’Etat juif. Fondateur des Amitiés judéo-chrétiennes, il prônait un oeucuménisme raisonné. Il a beaucoup agi pour que l’Eglise catholique renonce officiellement à l’antisémitisme, notamment lors du concile Vatican II. Il avait publié, pour cette occasion, un ouvrage intitulé « les Juifs et le monde actuel ». Fasciné par Paul Claudel, il commença par en devenir le chroniqueur ébloui. C’est donc à ce grand poète de la scène qu’il consacra ses premiers écrits : « Le drame de Claudel », « Le génie de Claudel ». Il usa par la suite de ses talents de biographe aussi bien pour pour narrer la vie de Maurice Barrès que celle d’Elsa Triolet dont il fut, selon André Wurmser, le critique sensible et compréhensif ».Arnaud Spire, in : l'Humanité, 24-03-1993