Gigantesque et fameux, le Trio op.50 de Tchaïkovski donne le ton de cet enregistrement, élégiaque et virtuose. Dédiée à son ami Nicolas Rubinstein, la mention en français "? la mémoire d'un grand artiste" est accolée au titre de cette oeuvre originale autant par ses dimensions que par son écriture, qui exige des interprètes hors pair. Lui aussi dédié à la mémoire d'un musicien, le violoncelliste Karl Davidov (1838-1889), le Trio op.32 d'Anton Stepanovitch Arenski est tout aussi ambitieux. Plus rarement joué cependant, ce joyau de la musique de chambre constitue la véritable surprise de ce programme.

Après un coffret consacré à la musique française du XIXe siècle (Alpha, 2015) et un autre dédié aux Symphonies et Ouvertures de Beethoven (Alpha,2018), Jos Van Immerseel et son ensemble sur instruments d'époque Anima Eterna proposent ici un florilège de 7 CD comprenant des enregistrements de compositeurs majeurs du XIXe et du XXe siècle, toutes nationalités confondues. Que ce soit Liszt avec ses poèmes symphoniques, Orff avec son Carmina Burana ou Gershwin avec sa Rhapsody in Blue, tous semblent animés par un désir profond: celui de repousser les limites formelles de la musique orchestrale en la confrontant à d'autres traditions, d'autres horizons musicaux, lui conférant ainsi une résonance éternelle.

Voici un conte musical pour découvrir la musique classique, en chanson, à travers les ouvres célèbres de Mozart, Ravel, Brahms, Beethoven, Vivaldi, Tchaïkovski, Rossini, Strauss. C'est l'histoire d'une petite fille née dans un grand orchestre symphonique. Sa maman en est la cheffe et le dirige brillamment du bout de sa baguette. Elle grandit au milieu des musiciens et assiste à tous les concerts depuis sa naissance, bien confortablement installée derrière les rideaux, dans les coulisses. Très tôt, la petite fille remarque que chaque symphonie, chaque concerto, lui évoque une histoire et qu'elle arrive à mettre des mots sur les plus grandes ouvres du répertoire, les transformant illico en joyeuses chansons pour enfants. Les dix-sept titres de ce conte musical permettent aux enfants de s'approprier les "tubes" de la musique classique comme la Marche Turque de Mozart, Casse-noisette de Tchaïkovski, le Boléro de Ravel, la Truite de Schubert, la Lettre à Elise de Beethoven et beaucoup d'autres.

Le conte de Noël d'Hoffmann avec la musique de Tchaïkovski.

Une adaptation du célèbre ballet mettant en scène une princesse transformée en cygne, un prince fou d'amour et prêt à tout pour rompre le sort jeté à sa bien-aimée ainsi qu'un terrible enchanteur au pouvoir infini. ©Electre 2021

Le répertoire de chaque compagnie de ballet comporte toujours trois oeuvres écrites par le même auteur - Piotr Ilitch Tchaïkovski. Ce sont Le Lac des cygnes (1877), La Belle au bois dormant (1889) et Casse-noisette (1892). Si de nos jours ces ballets sont non seulement connus dans le monde entier, mais sont devenus une tradition, aux temps de Tchaïkovski ils ouvrirent une nouvelle ère dans le ballet russe. Il fut le premier compositeur qui transforma le genre en ajoutant à la musique une valeur artistique autonome.

Nikolai Lugansky a livré de nombreux récitals qui ont marqué les esprits, en particulier dans le répertoire russe. Le temps était venu pour celui que beaucoup considèrent, en France, en Europe, en Amérique et au Japon, comme un artiste d'une profondeur et d'une fulgurance hors du commun, d'aborder l'univers de Tchaïkovski, la pierre de touche de l'âme russe. Beaucoup moins connu que ses compositions pour orchestre ou ses opéras (et peu enregistré), le répertoire pour piano de Tchaïkovski recèle pourtant des oeuvres essentielles comme le cycle Les saisons ou la Grande sonate. Ecrites dans une période de crise dans la vie personnelle du compositeur, elles illustrent deux aspects différents de son style, d'une part, le caractère mondain des Saisons avec des pièces proches de la musique de salon et, d'autre part, une confrontation ambitieuse avec le genre de la sonate, en écho à ses illustres prédécesseurs - Liszt, Schumann, Chopin. Le pianiste livre ici une lecture, de son propre aveu, "amoureuse" et, comme toujours, d'une grande fluidité technique et émotionnelle. (Electre)