Lou Ye a été révélé en 2000 avec son deuxième long métrage, « Suzhou River », un film à l'ambiance « hitchcockienne ». « Mystery », son nouveau film, retrouve l'esprit des intrigues tortueuses et énigmatiques propres au Film noir, en se situant dans la société chinoise urbaine contemporaine dont il dresse un portrait acéré. Entre ces deux films, Lou Ye réalisé des oeuvres marquantes comme « Purple Butterfly » en 2003 et surtout « Une jeunesse chinoise », une histoire d'amour entre deux étudiants qui se situait durant les événements de la place Tian An Men.

Cet entretien a été effectué lors du Festival de Cannes de 2011. Roger Corman était venu accompagner un excellent documentaire qui lui était consacré : ″Corman's World : Exploits of a Hollywood Rebel″ réalisé par Alex Stapleton. Ce film n'a été que très récemment et discrètement diffusé en France (à la télévision). La sortie du nouveau film de Francis Ford Coppola, ″Twixt″, vient par contre rappeler l'importance que Roger Corman a pu avoir dans l'histoire du cinéma américain, et à quel point son influence peut encore se faire sentir.

Travaillant désormais en dehors des modes, des courants et en toute indépendance, Francis Ford Coppola propose un étonnant film d'horreur de tradition gothique, qui peut se lire aussi bien comme un manifeste théorique sur les diverses formes de l'imaginaire. Une pièce cinématographique rare et singulière.

″Killer Joe″, le nouveau film de William Friedkin, un thriller en forme de conte cruel, est sans doute ce qui est arrivé de plus dément et de plus ravageur dans le cinéma américain de puis fort longtemps. Cette sortie, doublée d'un hommage qui est enfin rendu au cinéaste au Festival de Deauville, permet de revenir sur le parcours du signataire de ″French Connection″, l'un des metteurs en scène américains les plus singuliers et les plus controversés de son époque - même contemporaine.

Avec ″Le Havre″, présenté au dernier Festival de Cannes, où il a remporté le Prix de la Critique Internationale, Aki Kaurismäki signe l'un de ses plus beaux films. Nous avions déjà dit tout le bien que nous pensions de cette oeuvre (dans le numéro 585), mais l'occasion nous a été donnée de rencontrer le cinéaste lors d'un passage à Paris. Une rencontre quelque peu particulière, quoique très chaleureuse, et ponctuée de rires nombreux...

Couvert de prix, de Sundance à Deauville, en passant par la Caméra d'Or au dernier Festival de Cannes, ce premier long métrage d'un cinéaste à l'évidence surdoué témoigne tout à la fois de l'énergie du jeune cinéma américain contemporain, et de sa capacité de renouvellement et d'imagination face à la sclérose créative du cinéma hollywoodien standardisé.

En trois films (″Down Terrace″, toujours inédit en salle en France), ″Kill List″ et ″Touristes″, qui sort ce mois-ci de décembre, Ben Wheatley s'est imposé comme l'un des nouveaux réalisateurs les plus étonnants et les plus prometteurs du Royaume-Uni. Passant, à l'intérieur même d'un seule film, du thriller au film d'horreur ou à la comédie d'humour noir, il impose un style unique et déjà immédiatement identifiable !

Bong Joon-Ho signe un film de science-fiction à grand spectacle qui subvertit avec audace et talent le genre du blockbuster, renouvelle le genre et le consacre parmi les cinéastes coréens - et maintenant internationaux - les plus doués et les plus passionnants de sa génération.

Avec son premier film, « Margin Call », J.C. Chandor s'était instantanément imposé comme la nouvelle révélation du cinéma américain indépendant. La question était alors de savoir si ce réalisateur presque sorti de nulle part, et qui avait réalisé dès son premier essai un film impressionnant d'intelligence et de maîtrise, allait pouvoir confirmer avec sa deuxième oeuvre. « All is lost » est une confirmation : ce film impose véritablement Chandor parmi les nouveaux grands talents du cinéma mondial.

Passsé pratiquement inaperçu lors de sa présentation en toute fin du dernier Festival de Cannes, "Only Lovers Left Alive" est pourtant l'un des plus beaux films de Jim Jarmusch ; un film fantastique intensément romantique, qui marque son retour en grâce artistique, et qui propose renouvellement plus que bienvenu de la mythologie des vampires.

Céline Sciamma s'est fait remarquer en 2007 en présentant son premier film à Cannes dans la section « Un Certain Regard » : « Naissance des pieuvres ». C'était ce que l'on appelle communément un film prometteur, c'est-à-dire avec de nombreux défauts (en particulier dans la construction et le développement du scénario) mais qui révélait aussi un véritable tempérament de cinéaste, avec notamment un don réel pour choisir et diriger ses interprètes féminines.

Un chargé d'affaire dans une banque se rend à son travail, tue deux de ses supérieurs et s'enferme dans son bureau... A partir de ce fait divers, Jean- Marc Moutout, qui signe son troisième long métrage après ″Violence des échanges en milieu tempéré″ (2003) et ″La Fabrique des sentiments″ (2007), poursuit son analyse des interactions entre l'individu et le monde du travail. Auteur singulier dans le paysage cinématographique français, Moutout signe ici son oeuvre la plus forte à ce jour.

Le pari de ″The Artist″ pouvait sembler fou, et il l'était. Faire un film muet (en noir et blanc bien sûr) en 2011 est effectivement une folie. Les prises de risques sont suffisamment rares pour ne pas saluer celle-ci. D'autant que ″The Artist″ est un petit bijou. Ce n'est pas une parodie (même si l'on rit beaucoup), à la manière d'un Mel Brooks et de sa ″Dernière folie″ (en VO : ″Silent movie″), mais véritablement un hommage au cinéma classique hollywoodien.

Légende vivante du cinéma bis, Jesus Franco était invité à Paris par la Cinémathèque française, à l'occasion d'une grande rétrospective qui lui était consacrée durant un mois et demi avec près de soixante-dix films présentés soit... environ un tiers à peine de sa filmographie.

Figure majeure de la scène cinématographique internationale, Jim Jarmusch symbolise depuis déjà un quart de siècle le Cinéma indépendant américain dans ce qu'il peut avoir de meilleur, de plus riche et de plus original.

Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs du dernier festival de Cannes ainsi qu'à Annecy, où il a été primé, "Le Quattro Volte" appartient à la catégorie périlleuse des essais cinématographiques poétiques, qui a donné quelques chefs-d'oeuvre et beaucoup de pensums aussi prétentieux qu'indigestes. Par bonheur, Michelangelo Frammartino, qui signe ici son deuxième long métrage après "Il Dono" (2003), possède toutes les qualités d'un grand cinéaste : l'ambition, la rigueur, le regard, mais aussi un véritable sens de l'humour qui font de son étrange film une pièce de cinéma rare et magique.

Denis Villeneuve est actuellement une des figures emblématiques d'un cinéma québécois en plein renouveau depuis quelques années. Après ″Polytechnique″ (présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 2009), son quatrième long métrage, ″Incendies″, est une adaptation libre de la pièce de Wajdi Mouawad. C'est peu dire que le film de Villeneuve est impressionnant. Dépassant toutes les références théâtrales, ″Incendies″ - le film - est une des oeuvres cinématographiques les plus fortes vues depuis longtemps.

Le silence qui a accompagné l'annonce discrète de la disparition de Jean Rollin, à l'âge de 72 ans, le 15 décembre dernier, est bien à l'image de l'indifférence, quand ce n'est pas du mépris ou de l'hostilité, que ce cinéaste français, atypique entre tous, a rencontré tout au long de sa longue et chaotique carrière.

Avec régularité et obstination, Jia Zhang-ke creuse un sillon profond dans le cinéma chinois contemporain, approfondissant tout à la fois son style et sa thématique. Attentif depuis son premier film (″Xiao Wu artisan pickpocket″, en 1998) à la situation sociale, morale et économique de la Chine et aux mutations accélérées de son pays, il alterne désormais des oeuvres de fiction et des documentaires, en mêlant parfois les deux formes comme dans son film précédent, ″24 City″.

C'était prévisible : le film le plus attendu de l'année, présenté en ouverture du Festival de Cannes, et dont la sortie mondiale a été précédée d'une des plus importantes campagnes publicitaires vues depuis bien longtemps, ne restera pas dans les annales comme un chef-d'oeuvre de l'art cinématographique.

Inlassablement, Alain Resnais revient sur les thèmes qui hantent son oeuvre : la fuite du temps, les hasards de la vie, les paysages mentaux et les déterminations du comportement humain.

Plus qu'une évolution, le nouveau film de David Lynch marque un véritable retour aux sources du cinéaste : un cinéma radical et éprouvant alliant les recherches plastiques, les essais vidéos et les récits non aristotéliciens.

La sélection officielle du nouveau film de Chen Kaige au Festival de Berlin et sa sortie en France, donnent l'occasion de faire le point sur une certaine tendance du cinéma chinois, ou plutôt d'un certain cinéma chinois.

La grande rétrospective que la Cinémathèque française a consacrée cet été à Terence Fisher a permis de faire le point sur la carrière paradoxale d'un cinéaste à la fois célèbre, cité dans tous les ouvrages pour sa contribution déterminante à l'histoire du cinéma fantastique au sein de la prestigieuse Hammer, et pourtant relativement mal connu, même plus d'un quart de siècle après sa disparition en 1980.

Must du moment pour les amateurs du genre, Saw IV est un film d'horreur gore qui possède plusieurs aspects dignes d'intérêt.