L'année 2015 marque le 100ème anniversaire de la mort de Scriabine (1872-1915), un compositeur visionnaire dont l'oeuvre pour piano est parfaitement interprétée par son compatriote Vladimir Ashkenazy. Le style particulier de Scriabine se caractérise notamment par son goût prononcé pour les formes courtes, une condensation et une brièveté qui s'illustrent dans presque toute sa musique pour piano. Les quarante pièces de l'album, qui couvrent toute la carrière du compositeur, durent en moyenne, moins de deux minutes. A travers cet enregistrement, Vladimir Ashkenazy nous offre un voyage musical extraordinaire, passant du romantisme au modernisme mystique des dernières oeuvres.

12 grands concertos pour piano par 12 lauréats marquants sont ici rassemblés dans un coffret somptueux pour fêter les 75 ans du Concours Reine Elisabeth de piano.

Deux des trois oeuvres proposées sur cet enregistrement ont à l'origine été conçues pour le violon et sont exécutées ici dans une version avec flûte. La Sonate pour flûte (violon) en la majeur de César Franck doit beaucoup à celle de Fauré avec laquelle elle partage la tonalité. Elle présente également plusieurs affinités avec la musique de Beethoven. Le quatrième mouvement, un rondo dans lequel alternent refrain et couplets, commence par un canon dont l'élégance impressionna l'écrivain Marcel Proust à un tel point qu'il le prit pour modèle pour la sonate de son compositeur fictif, Monsieur Vinteuil. Premier chef d'oeuvre de Gabriel Fauré qui n'avait jusqu'alors composé, à l'exception de quelques pages pour piano, qu'exclusivement pour la voix, la première Sonate pour flûte (violon) et piano en la majeur op. 13 fut conçue au cours de l'été 1875 lors d'un séjour en Normandie. Le Finale, Allegro quasi presto, est passionné, chaleureux, brahmsien même et, comme dans le second mouvement, semble annoncer la Sonate de Franck. Si la Sonate pour flûte et piano en ré majeur op. 94 de Sergueï Prokofiev n'a rien à voir avec celles de Fauré et de Franck, elle possède néanmoins un lien avec la France puisqu'elle aurait été inspirée par le jeu du grand flûtiste français Georges Barrère, installé à New York, que Prokofiev aurait entendu lors de sa dernière tournée aux ẗats-Unis en 1938. (Electre)

L'opéra inachevé de Rachmaninov Monna Vanna a rarement été entendu. Vladimir Ashkenazy dirige ici l'Acte 1, pour la première fois enregistré en russe. Le programme est complété par des mélodies du compositeur pour lesquelles Ashkenazy a choisi l'excellente soprano Soile Isokoski, qu'il accompagne au piano.