Entre 1600 av. et 100 ap. J.-C., les Egyptiens s'en sont remis à une série de formules magiques pour réussir le long voyage qui les mènerait de leur tombe au Royaume des roseaux, réplique idéale de leur vie sur terre. Le British Museum offre, par une exposition magistrale, l'occasion unique de faire ce voyage avec eux, depuis leur dernier souffle jusqu'à cette félicité rêvée.

L'exploration du monde par les Portugais est sans doute l'une des plus fulgurantes jamais menée dans l'histoire de l'humanité. Commencée au début du XVe siècle elle va, en deux cents ans à peine, révolutionner la vision de la planète qu'avaient jusqu'alors les Européens.

Il n'y a pas que du pétrole et un projet controversé d'ersatz du Louvre aux Emirats Arabes Unis. Depuis plus de vingt ans, il y a aussi une archéologie très active, internationales, pionnière, dont les recherches brillantes ont également rempli quelques musées.

Des chefs-d'oeuvres retrouvés à Pompéi et dans sa région comparés aux objets d'une obscure cité secondaire de Gaule Belgique ?

Les grands travaux urbains sont une engeance pour les citadins mais une véritable aubaine pour les archéologues.

Le musée gallo-romain de Lyon présente une exposition tout à fait remarquable sur les croyances et les rites des Gaulois, faisant le point sur trente années de recherches aux résultats souvent spectaculaires.

Le musée Cernuschi à Paris consacre une exposition aux Sassanides, dynastie qui régna avec faste sur l'Iran du IIIe au VIIe siècle. A cette occasion, plus de 200 objets provenant des plus prestigieux musées des Etats-Unis, d'Europe et d'Iran ont été réunis.

Les plus fantastiques découvertes archéologiques thraces effectuées en Bulgarie sont actuellement présentées au musée Jacquemart-André. Bijoux, vaisselles, ornements d'argent et d'or illuminent cette exposition exceptionnelle, ouvrant une fenêtre sur une civilisation méconnue qui s'épanouit entre le IIIe millénaire et le IIIe siècle av. J.-C.

Le musée des antiquités à Bâle présente une exposition consacrée aux croyances funéraires des anciens Egyptiens. Le point d'orgue en est une reproduction grandeur nature du caveau de la tombe de Thoutmosis III, l'un des plus grands pharaons du Nouvel Empire.

Portés disparus pendant plus de vingt ans, les trésors archéologiques de l'Afghanistan ont été retrouvés sains et saufs, cachés au plus profond des coffres-forts du pays. Symboles d'un pays en reconstruction, ils ont été prêtés au musée national des arts asiatiques qui, en une exposition mémorable, préfigure ce que seront les galeries du musée de Kaboul.

Nichée au pied d'une falaise à Angles-sur-l'Anglin, près de Poitiers, la plus belle frise sculptée de la Préhistoire est en cours d'étude depuis plus de 50 ans. Elle est désormais visible sous la forme d'un fac-similé.

Avec le développement de l'archéologie urbaine des années 1990, les villes de Montréal et de Québec ont découvert les vestiges d'un passé pas si lointain, où les premiers colons s'établissaient sur les terres de la Nouvelle-France.

Ils sont des centaines, ils sont invisibles, infiniment fragiles et protégés par une petite escouade d'archéologues. Ce sont les sites palafittiques de l'arc alpin. Ces villages, bâtis sur pilotis de bois en milieu humide il y a plus de 6 000 ans pour certains, sont un trésor de notre continent. L'automne dernier, une table ronde internationale a fait le point sur 20 ans de sauvegarde.

Qui se souvient que durant la première guerre mondiale, les archéologues allemands inventèrent un service spécial, le Kunstschutz, destiné à protéger et inventorier le patrimoine français frontalier ? Et qu'à cette époque-là, la France était bien moins performante que ses ennemis pour prendre en charge son patrimoine ? Le musée de Bavay présente des documents méconnus, dont certains ne sont pas revenus en France depuis presque un siècle. Ils illustrent cette période charnière pour l'archéologie nationale.

Le cairn de Gavrinis, situé sur une petite île du golfe du Morbihan, est l'une des plus étonnantes structures du Néolithique. Un programme pluridisciplinaire étudie actuellement ses parois sculptées et propose de nouvelles datations.

Au XIXe siècle, deux civilisations inconnues, sans comparaison, remontant à plus de quatre millénaires, sont mises au jour : les Mycéniens en Grèce continentale, et les Minoens en Crète. Le musée d'Archéologie nationale était alors pleinement impliqué dans ces découvertes et leur diffusion. Une grande exposition présente les témoins de cet engouement, cette "crétomania" qui toucha toute la société, au travers d'objets originaux et de copies, mais aussi de créations de vêtements, de décors, de mobilier divers. Une magnifique invitation au voyage.

Une découverte extraordinaire a été faite au sommet du mont Lassois à Vix, en Côte-d'Or. Il s'agit des vestiges d'un très grand bâtiment, le plus imposant jamais exhumé dans le monde celte, qui pourrait bien être lié à la fameuse Dame de Vix, dont la tombe fut mise au jour en 1953 à proximité.

Le musée d'Archéologie nationale accueille jusqu'au 21 juin 2015 une exposition étonnante. Le visiteur est invité à y découvrir les grandes stars du Néolithique des Balkans ! Statuettes féminines et figures animales témoignent de la richesse exceptionnelle de ce territoire. Si longtemps meurtri, il promet aujourd'hui un incroyable renouvellement de la recherche archéologique. Rencontre avec Alain Villes, conservateur en chef chargé des collections du Néolithique et de l'âge de Bronze.

Le 15 novembre dernier à l'Institut de paléontologie humaine de Paris, le crâne découvert dans la grotte du Lazaret à Nice a été baptisé Akidaya, ″D'ici et d'ailleurs″ en nissart. Un clin d'oeil à cet Homo erectus tardif, inattendu dans un sol daté de 170 000 ans.

Quand la fouille d'un site se termine, le travail continue ! A peu près tous les éléments qui constituent un gisement archéologique : objets, sédiments, matériaux divers, prennent le chemin des laboratoires pour y subir une batterie de tests et d'analyses. Les 27 et 28 janvier 2012, un colloque international se tiendra à Paris autour de ce thème.

L'ouverture le 26 mars 2012 du MuséoParc Alésia est un événement por l'archéologie et l'histoire de l'Europe. Ce centre d'interprétation très complet, qui raconte le siège d'Alésia sous tous ses aspects, se situe au pied du site qui vit se dérouler cet ultime affrontement entre les armées romaines dirigées par César et la coalition gauloise menée par Vercingétorix en 52 av. J.-C. Signé de l'architecte Bernard Tshumi - qui a créé entre autres le nouveau musée de l'Acropole à Athènes -, c'est aussi une création architecturale contemporaine novatrice.

Une fois encore, la momie du pharaon Toutankhamon est au centre d'une fracassante annonce médiatique, agitée comme un hochet. Mais qu'apprend-on vraiment de plus ?

La nouvelle saison de fouilles à Tanis, capitale du nord de l'Egypte pharaonique, à mis au jour un vestige en forme d'énigme. Il s'agit d'un lac sacré, lié à un temple encore mal identifié, dont une partie de la maçonnerie est faite de blocs finement sculptés et surtout, portant encore leurs couleurs, ce qui est très rare. L'enquête ne fait que commencer autour de cette zone bien intrigante de la grande Tanis.

Pour la première fois en France, une grande exposition est consacrée aux Gaulois. Plus de vingt années de recherches et de découvertes renversantes sont présentées à la Cité des Sciences et de l'Industrie de La Villette. Un lieu emblématique pour une exposition qui fera sans doute date par sa volonté de transmettre, à travers l'ensemble des techniques utilisées par les archéologues pour obtenir ces connaissances, les savoirs récents sur une culture trop méconnue.

Qui étaient donc ces Indiens qui, en Colombie, ont fabriqué des objets en or avec un savoir-faire et une abondance rarement égalés ? Les Conquistadors qui pillèrent sanctuaires et tombeaux n'en surent jamais rien, mais grâce à l'archéologie, le voile se lève lentement sur ces peuples discrets et fascinants. Le British Museum propose un voyage dans cette Colombie préhispanique, bien au-delà du mythique Eldorado.

La deuxième campagne de fouilles sur le site de l'ancien marché Sainte-Anne et du premier parlement du Canada-Uni a complété les connaissances sur le passé de la première ville du pays. Un ensemble d'études et de travaux qui participent d'un grand projet patrimonial, unique au monde.

C'est une exposition qui a fait le tour du monde avec un succès inégalé : 135 oeuvres d'art antique sorties du British Museum pour illustrer ce qu'était la beauté du corps dans la Grèce antique. A côté des grandes stars de la sculpture, tels le Discobole ou l'Aphrodite de Cnide, une multitude d'oeuvres esquissent une image très nuancée de l'idée de la beauté humaine et divine pour les Grecs, souvent par le prisme des copies romaines. Cette foule de chefs-d'oeuvre fait halte en Suisse, à la fondation Pierre Gianadda à Martigny.

Plusieurs siècles après la mort du dernier roi étrusque, les Romains se réclameront encore de ces grands ancêtres - qu'ils écrasèrent pourtant sans remord. Leur souvenir s'estompa jusqu'au XVIe siècle où la découverte fortuite d'oeuvres majeures inspira les artistes de la Renaissance. Depuis, des milliers de témoignages de cette culture sont sortis du sol en Italie, mais aussi dans toute l'Europe. Une grande exposition au musée de Maillol fait le point sur ces étonnants et toujours séduisants Etrusques.