Entrée dans une phase de libéralisation économique depuis le début des années 2000, la Chine s'en sert, vingt ans plus tard, pour s'affirmer comme une nouvelle place financière de premier rang. A contrario, les Etats-Unis, plus grand rival du pays asiatique, se referment peu à peu sur eux-mêmes. Ainsi, la Chine devient plus attractive : les investisseurs américains détiennent 1100 milliards de dollars d'actions et obligations chinoises en 2021, contre 368 milliards en 2016. Le pays s'ouvre de plus en plus, levant des barrières réglementaires auparavant imposées aux entreprises étrangères.

Le brutal ralentissement de l’économie mondiale oblige les grandes puissances à repenser leurs stratégies industrielles et commerciales. Outre les effets d’annonce destinés à amadouer des populations que la crise sanitaire a angoissées, de nombreux pays promettent de tout faire pour moins dépendre de la Chine. Mais les reconfigurations à venir dépendront surtout de la tension qui oppose Washington à Pékin.

Alors que l'Amérique de Donald Trump mise sur le protectionnisme, le président chinois Xi Jinping prône le libre-échange. Une politique suivie depuis les années 1980. A travers elle, Pékin s'est emparé de la mondialisation pour retrouver sa place dans le monde, sans s'y dissoudre grâce à l'Etat développeur. Ainsi, le pays est devenu en seulement quelques décennies une des plus grandes économies mondiales. Explications et détails. Pas de chiffres.

Une fois convertie à l’économie de marché, la Chine devait ne constituer qu’un maillon dans les chaînes de production d’une économie mondiale pilotée par les Etats-Unis et leurs multinationales. Mais la rapidité de son développement inquiète désormais les dirigeants américains. Ils s’emploient donc à écraser une concurrence surgie plus vite que prévu et qui menace leur position de superpuissance hégémonique.