Nos sociétés et leurs vies publique et économique se trouvent aujourd'hui prises entre deux feux : une mondialisation néolibérale enlisée et les résistances forcenées, dites « populistes », des peuples qui souffrent directement des effets de cette mondialisation. Comment sortir de cette impasse ? Le globalisme est conçu pour que le marché, désenclavé de toute autre institution sociale et politique, soit l'unique autorégulateur de la vie humaine. Pour ce faire, il est proposé à tous les peuples une « gouvernance globale », indifférente aux conditions historiques et culturelles des sociétés, et qui concentrerait le pouvoir entre les mains d'une élite mondialisée et occupée à empêcher que se manifestent les libres choix des citoyens. Streeck montre que l'enchâssement social des marchés dans une politique démocratique dépend de l'enchâssement des États dans une architecture internationale respectant leur souveraineté, et donc pluraliste. Ainsi l'ordre européen post-néolibéral serait interétatique et privilégierait la coopération horizontale en lieu et place d'une autorité verticale ; il serait un ordre confédéral et non impérial, il mettrait à profit les structures institutionnelles héritées des États nationaux pour affranchir les sociétés de leur assujettissement aux impératifs du marché global. C'est ainsi qu'entre en jeu la question de l'État et que la politique fait retour dans l'économie politique.

Une trentaine de textes inédits ou introuvables en langue française dans lesquels le philosophe allemand propose ses réflexions sur la nécessité de passer d'une théorie de la conscience à une théorie du langage, sur l'activité communicationnelle et la compréhension intersubjective. ©Electre 2020

Des textes inédits ou introuvables en langue française dans lesquels le philosophe allemand propose ses réflexions sur les conditions de possibilité de la souveraineté populaire à l'heure de la constitution de l'Europe et de la revitalisation politique de la religion. ©Electre 2020

La crise de 2008 est analysée comme un moment de l'évolution de l'économie capitaliste depuis 1945. A l'Etat fiscal classique succède, dans les années 1970, l'Etat débiteur, qui maintient une forme de croissance par des emprunts publics et des crédits privés. L'Etat de la consolidation vise aujourd'hui à se délester de ses fonctions régaliennes au profit d'institutions telles l'euro ou la BCE. Electre 2014

Une réflexion consacrée au devenir de l'idéologie libérale depuis la fin de la guerre froide. Le politiste allemand déplore l'association faite entre élites et libéralisme, identifiant cette idéologie comme celle des gagnants de la mondialisation. Il fait appel aux travaux de Judith Shklar, intellectuelle de l'après-guerre, pour proposer un libéralisme d'en bas garant d'indépendance. ©Electre 2020

Quinze intellectuels et chercheurs internationaux analysent les liens entre la mondialisation néolibérale et la crise politique et morale des sociétés contemporaines, marquées par la montée du nationalisme, du discours sécuritaire et de l'autoritarisme. Ils s'interrogent sur les effets à court terme de ce mouvement de régression et font des propositions pour y remédier. ©Electre 2017

Philosophe et figure de la gauche américaine, l'auteur a écrit ce guide en 1971 en pleine guerre du Vietnam alors qu'il était âgé de 36 ans. Ressource pour les militants et source de réflexion politique, il invite à l'engagement et répond à des questions concernant les stratégies à mettre en place, la gestion des désaccords ou l'assurance de défendre une cause bénéfique au plus grand nombre. ©Electre 2020

Une biographie du philosophe allemand présentée en deux parties : d'abord un exposé des allers-retours sinueux entre son activité professionnelle principale et ses occupations secondaires puis l'évocation des liens étroits entre l'évolution de sa pensée et ses interventions intellectuelles dans le contexte de son temps. ©Electre 2018

Le regard du politologue bulgare sur le contexte politique actuel en Europe avec l'élection d'Emmanuel Macron, la crise migratoire, la montée des populismes de droite et les menaces qui pèsent sur l'Europe de l'Est. ©Electre 2017

Une réflexion sur la religion en tant que pratique humaine pour sentir, croire et agir. ©Electre 2016

Une réflexion sur la disparition d'un Empire et d'une civilisation avec l'abdication, le 4 septembre 476 à Ravenne, du jeune Romulus Augustule au profit d'Odoacre, roi des Hérules, un peuple germanique venu de Scandinavie. ©Electre 2017

A partir de la trilogie à succès Cinquante nuances de Grey, l'auteure analyse la trame de cette romance érotique et dégage de ces stéréotypes sociaux une dialectique de la soumission et de l'autonomie, de la souffrance et de l'épanouissement sexuel. Electre 2014

Chaque sphère de la société incarne institutionnellement un aspect déterminé de l'expérience de la liberté individuelle. L'idée de justice est ainsi fragmentée en autant de sphères institutionnalisées d'une promesse de liberté. Pour rendre une théorie de la justice efficiente, il est nécessaire, selon le philosophe, de voir ce qui a pu être concrétisé ou non dans les conceptions de la liberté. Electre 2015

Dans les essais ici réunis, le sociologue parle de nos ambivalences, querelles et jalousies, de la liberté de l'errance, du commerce et du pouvoir, et du fait que la culture ne suffit pas toujours pour éviter les conflits. ©Electre 2019

En 1967, Claire arrive à Bangkok avec son nouveau mari. Coupée de son pays et de son ancienne vie, elle s'intéresse bientôt à la disparition de Jim Thompson, un riche aventurier rencontré lors d'une soirée...

Les conséquences de la fragilisation de la famille et de l'altération de sa fonction par le capitalisme sont examinées. C. Lasch suggère que les transformations au sein de la famille révèlent la perte d'autonomie de l'individu dans le monde moderne.

Après avoir tout perdu, son entreprise, sa maison, sa voiture, son épouse et sa fille, Christian a trouvé un nouvel emploi sur une île déserte où il doit observer et compter les oiseaux migrateurs. Anna, son ancienne maîtresse, lui annonce sa visite, ce qui bouleverse sa routine. ©Electre 2017

En 1913, R.M. Rilke et S. Freud débattent de la beauté et de la fugacité, M. Proust débute l'écriture, I. Stravinsky présente Le sacre du printemps, L. Armstrong apprend à jouer de la trompette, tandis que A. Hitler vend ses tableaux. Electre 2014

Ostende, 1936. C'est dans cette station balnéaire, dans l'ambiance des cafés d'avant-guerre, que se retrouvent Stefan Zweig et Joseph Roth, décidés à fuir l'Allemagne nazie. Ils sont bientôt rejoints par leurs bien-aimées ainsi que par quelques proches, dont Arthur Koestler, bannis comme eux à mesure que la situation politique empire en Europe. Electre 2015

Tout au long du règne de Hitler, Victor Klemperer prend note, dans son Journal, des graves distorsions infligées à la langue allemande par le nazisme. Les enseignants seront désormais soumis à une « révision nationale et politique » – comme les voitures, note-t-il en 1934. On parle de « système » pour désigner le régime des années de Weimar, vilipendé en tant que régime parlementaire et démocratique « enjuivé ». Quant à l'adjectif « fanatique », il passe du registre péjoratif au registre laudatif ; le terme « libéral », lui, devient, à l'inverse, péjoratif, avant de disparaître tout à fait au profit de « libéraliste ». Klemperer assiste en fait à une sorte d'inversion sémantique généralisée, dont il note chaque manifestation dans son Journal. Il en tirera LTI, grand livre sur la manipulation de la langue par l'idéologie. La langue confisquée restitue sa démarche, ce geste critique qui aide à comprendre comment on adhère à un langage, quel qu'il soit. Car la langue est un révélateur. Elle ne ment jamais : c'est elle, toujours, qui dit la vérité de son temps. Frédéric Joly, lisant Klemperer, nous aide ainsi à faire face à notre temps, ce temps de repli identitaire et de « post-vérité », un temps d'inquiétantes résurgences sémantiques aussi, où se voit brouillée la distinction essentielle entre le vrai et le faux.

Dans une société ouverte, qu'est-ce qui distingue le langage totalitaire du langage démocratique ? Telle est la question posée ici par Robert Habeck, chef de file des Verts allemands et philosophe. « Tourisme de l'asile », « grand remplacement », « dictature de l'opinion », « trahison du peuple »… La brutalité langagière semble avoir envahi la vie publique. Mais de quoi est-il exactement question ? Où se situe la frontière entre la polémique démocratique constructive et un langage qui détruit toute possibilité de communication, qui exclut, déshumanise ? Analysant divers mécanismes de manipulation par les mots – quand l'extrême droite en vient par exemple à qualifier des écologistes de « nazis » –, Robert Habeck nous rappelle à quel point nos manières de nous exprimer, les termes auxquels nous recourons, jouent un rôle décisif pour la démocratie. En soulignant que le langage est d'une importance capitale – et pas seulement en politique –, il dessine les contours d'une langue suffisamment ouverte et variée pour rassembler les hommes et les femmes dans toute leur diversité et les faire s'interroger ensemble sur « qui nous voulons être ». Une interrogation cruciale aussi bien en Allemagne qu'en France.

Comme en préambule à son œuvre littéraire, Paul Nizon a écrit un certain nombre de critiques d'art. De Goya à Hodler en passant par Turner, de Picasso et Malevitch à Morandi, Rothko et Giacometti, en passant par Soutine et Miró, l'écrivain y dessine, comme en passant, sa propre existence avec l'art et en l'art.

Zomia est le nom de cette zone montagneuse du Sud-Est asiatique qui napparaît sur aucune carte, où les fugitifs, environ 100 millions d'individus au cours de l'histoire, se sont réfugiés pour échapper au contrôle des gouvernements des plaines. Une analyse de cette expérience anarchiste des peuples nomades.

Le portrait de l'écrivain (1880-1942) et de son oeuvre, qui met au jour le potentiel subversif de l'utopie musilienne, et retrace la genèse de livres écrits durant le délitement de l'Empire austro-hongrois. ©Electre 2022

Paru aux Etats-Unis en 1981, cet essai confronte la culture de masse à la culture populaire dans un contexte général d'industrialisation et de mondialisation de la culture : d'une part la liberté humaine est réduite à celle du consommateur, d'autre part toute posture modernisatrice ou provocatrice est vue comme un geste rebelle et anticapitaliste.

Explique de manière ludique les principaux concepts de la philosophie tels que le bonheur, le temps, la liberté ou la justice. ©Electre 2017