Deux recueils de poèmes intemporels, constituant une interrogation inlassable et douloureuse sur les pouvoirs et le drame de la parole.

Pascal, le narrateur, raconte son expérience de la guerre au Liban entre 1975 et 1976 aux côtés des chrétiens, et livre ses réflexions sur cette épreuve comme un passage obligé pour s'initier à la vie et se préparer à l'écriture.

Au cours de l'été 2006, une jeune femme arrive au Rat, en Haute-Corrèze, avec ses deux neveux. Elle vient du Liban et sa soeur l'a chargée de mettre ses enfants en sécurité chez des amis français car la guerre fait rage. Mais loin de trouver la paix dans cette campagne, elle a le sentiment d'être entourée de présences menaçantes. (Electre)

Cet essai analyse les effets jugés délétères d'une forme d'antiracisme qui conduirait à une haine de soi, à un rejet des valeurs notamment chrétiennes, qui entraînerait une perte d'identité particulièrement sensible dans le domaine littéraire. R. Millet répond aux accusations de racisme dont il fait l'objet pour mettre en perspective le rôle de l'écrivain dans la société.

Dans le train qui l'emmène en Hollande pour une conférence, le narrateur regarde le paysage et se perd parfois en lui-même. En route vers les beffrois et les tableaux de Rembrandt et Vermeer, il songe à la femme qu'il vient de perdre et à celle qui surgira peut-être à la faveur du voyage. Une ronde de nuit entre deux livres et deux femmes, aux frontières du monde visible.

Comment peut-on encore être Français, quand l'immigration de masse ne permet plus l'assimilation des nouveaux venus, quand les Français de souche renient eux-mêmes leurs traditions pour épouser le conformisme du consumérisme mondialisé, quand le droit à être Français et la tentation du communautarisme l'emportent sur l'aspiration à un destin national, quand enfin la France n'est plus qu'un nom que nous froissons au fond de notre mémoire, pressés que nous sommes de sacrifier notre héritage chrétien et notre langue au relativisme culturel ? Derrière cette fatigue, derrière cette faillite à être soi-même, c'est bien l'effondrement des valeurs les plus hautes qui est à l'oeuvre. Une dignité trahie qu'achève de terrasser l'immigration extra-européenne sous un flux grandissant et hostile à tout enracinement. Comment dès lors savoir ce que nous sommes et où nous allons, si nous persistons à nier d'où nous venons ?

Ce texte constitue avec Le dernier écrivain et Place des pensées un triptyque consacré à la littérature, plus précisément à la condition de l'écrivain dans le monde d'aujourd'hui.

Dans un bourg du haut plateau limousin, vidé par l'exode rural, Estelle, une orpheline, a été recueillie par son oncle, tenancier de l'unique auberge du village. A trente ans passés, elle trime dur comme serveuse, exploitée et harcelée par le vieil homme. Le nouvel instituteur du village arrive un jour et Estelle va immédiatement le désirer.

Illustré de photographies personnelles de R. Millet, cet ouvrage explore les thèmes de son oeuvre : le pays natal, l'ailleurs, la langue, la littérature, la musique, le désir, l'amour. C'est également pour l'auteur de Sentiment de la langue la possibilité de faire le point sur son travail et sa vie d'homme.

Ce parcours explore en commençant par les grands aînés (Debussy, Stravinsky, l'école de Vienne...) les constellations de la création musicale du dernier siècle. L'écrivain, musicien amateur, relève le défi d'écrire sur la musique contemporaine, réputée difficile, voire inaudible.

La narrateur, un futur comptable fréquentant les vernissages de façon assidue, entreprend de se faire connaître comme expert en art sous le nom de Tarnac, village de son père situé dans le haut Limousin. Il parvient à acquérir une certaine renommée, exprime son amour des femmes, de la boisson et des chiffres. (Electre)

«J'ai écrit ce livre pendant qu'une femme mourait. Elle fut ma première épouse, et je me rends à présent compte que je me suis mis au travail le jour où l'on m'a appris qu'elle allait mourir. Dire ce que je sais d'elle, avec qui j'ai vécu pendant dix ans, me paraît vain : elle m'était devenue une sorte d'étrangère ; elle se trouvait reléguée dans cette zone singulière de l'existence où certains êtres ne vivent plus qu'arrêtés dans le temps, interdits de présence, fantômes avant l'heure. Je passe sous silence ce dont je me souviens et qui ne cesse de croître comme si sa voix étendait son ombre en moi.»

Une analyse de l'image politique de l'acteur à travers sa filmographie et ses choix personnels. Electre 2014

Un livre comme Mallarmé disait ne pas les aimer - «épars et privés d'architecture». Il en publia néanmoins un volume et Valéry, plusieurs : livres issus d'occasions et de carnets divers, constituant ce qui n'est ni vraiment un genre littéraire ni un simple rassemblement d'écrits, mais un mélange. La langue, la musique, la peinture, l'enseignement, la Corrèze, les mystérieuses architectures du sonore et du silence dans la mémoire : tels sont les points d'intensité, ou d'attraction, que nous ressassons ou qui nous hantent et que ce livre ne saurait épuiser.

Dites Bernard Menez, et vous aurez immédiatement un sourire. Bernard Menez ne peut pourtant pas être réduit à ce sourire : il est Bernard Menez, à la scène comme dans la vie. Il incarne le visage d'une France qu'on croit disparue, et cependant toujours là. Il est notre semblable, notre frère.

Ce volume est une introduction à l'œuvre de Richard Millet : il permet d'en dessiner les contours et de mesurer la diversité des thèmes et des formes qu'elle déploie. Pensé comme un manuel à l'usage de ceux qui souhaiteraient être guidés dans un corpus qui ne se réduit pas à des pamphlets, l'ouvrage comprend un grand entretien avec l'auteur, mené par Mathias Rambaud, ainsi que des notices sur chacun des livres publiés à ce jour.

La post-littérature est le moment d'un crépuscule. Si la littérature, telle qu'on l'entend, est née avec la Bible, l'histoire du roman, elle, est une affaire judéo-chrétienne dont la psychanalyse, les génocides et la toute-puissance de l'image ont altéré le prestige. La déchristianisation de l'Occident a-t-elle fait le reste ' Y a-t-il quelque chose après la littérature '

« Sournoise campagne d'intimidation contre les Chinois de Jean Yanne. Des bandes aspergent d'encre de Chine les écrans de province. Un des membres de la société fermière de l'Humanité Rouge va jusqu'à écrire une lettre sur le ton noble, très Pétain, au président de la République : “En ma qualité de Français. En ma qualité d'ancien combattant. Au nom de la liberté démocratique, je vous demande d'interdire un mauvais coup contre la France...” Toujours la légalité furibarde et médiocre appellera les cognes pour que ça change ; la France des opinions chic et des moyens obliques qui continue de marier, malgré l'oeillet à gauche, ses mandarins au bordel avec L'Esprit des lois. Le Tiers-bloquant est séculier. » Dominique de Roux Voici l'anti-Petit Livre rouge de Dominique de Roux (1935-1977), écrivain et éditeur, fondateur des Cahiers de l'Herne en 1961 qui, en quelques traînées de poudre, nous fait entrevoir, dès les années 70, les innombrables foyers d'épuisement de notre pensée : littérature, cinéma, musique... le malaise est partout. Préface de Richard Millet.

Richard Millet est né à Viam, en Corrèze. Il a grandi au Liban. Auteur d'environ quatre-vingts livres, il vit et travaille à Paris.