L'on connaît bien Manu Boisteau, nous avons grandi, dans nombres d'aventures éditoriales, avec ses personnages ; au sein des éditions Bayard avec sa série jeunesse "Maudit manoir", puis aux éditions Cornélius dans "James Bank". La perfection et l'efficacité de son dessin cartoon se sont enrichies avec les années, du besoin nécessaire de la transformation, du déplacement d'intentions... Là était l'ambition de "Partir un jour", relecture des troubles d'un personnage, comme lui approchant la cinquantaine, sacrifiant le confort d'une vie bourgeoise sur l'autel douteux de la création.

Frédéric Rébéna sait tout faire, et même bien mieux que ça . Il se plaît à répondre à la commande, pour l'instant encore à la disposition de qui a besoin de son talent- presse, jeunesse, affiche, livre... Depuis quelques livres en tant que dessinateur de bandes dessinées, il pose les pierres du grand édifice que sera son oeuvre. Dessinateur d'une culture encyclopédique, mais libre de celle-ci, Frédéric Rébéna et l'évidence graphique de son trait sont ce que la bande dessinée peut espérer de mieux : libérés de l'anecdote, des reprises de survivance et du post-modernisme.

Dans sa création, Pierre La Police a toujours recherché l'objet-livre avant toute chose. Plus que la finalité même de produire du dessin, son travail tenu par la narration trouve son expression dans cet objet, y malmenant déjà la bande dessinée tout en évitant certains de ses fondamentaux, tels la bulle ou les compositions savantes de planches. Sa formation artistique englobe un tout. et c'est ce "tout" qui est l'oeuvre. Marquant nettement ces territoires graphiques ; de ses dessins autonomes, riches de matières graphiques, d'accidents, de ratures...