J. Rouzel poursuit sa réflexion sur l'acte éducatif à partir d'un triple ancrage : l'éducation spécialisée, la formation et la psychanalyse. Prenant position à partir d'une clinique du sujet, il incite les éducateurs à être des passeurs d'hommes et de femmes vers des rives un peu plus vivables dans l'espace social.

Les professions sociales, éducatives et de soins sont de plus en plus délaissées et les établissements peinent à trouver des personnes qualifiées tandis que de nombreux témoignages de professionnels affluent sur les réseaux sociaux pour évoquer des méthodes managériales violentes et la difficulté de trouver un sens à leur engagement. Une synthèse sur cette question. ©Electre 2024

Psychologue clinicienne et psychanalyste, l'auteure partage ses expériences dans une maison pour enfants à caractère social et témoigne de l'importance de faire parler les adolescents. Elle évoque ses rencontres avec des jeunes, la plupart déscolarisés, ainsi qu'avec des éducateurs. L'équivocité de la langue et la portée du signifiant sont abordées. ©Electre 2019

Qui sont les éducateurs? Que font-ils? Comment? Ils ont bien souvent du mal à l'exprimer. A la croisée de la réflexion théorique et de la pratique vécue, l'auteur essaie de faire vivre avec précision cette profession.

Cet ouvrage publié dans sa première édition en 1978, évoque le premier choc d'un éducateur avec les exigences de sa profession. Texte libertaire, à la fois pamphlétaire et poétique, il cherche à ouvrir cette part d'indicible d'un métier qui ne pourra jamais être normalisé ni contingenté. Nul fétichisme technique, nul truc de métier, nul tic de langage n'epuiseront la question et surtout pas une démarche intellectuelle. Éduquer n'existe que par l'éblouisssement sauvage de la rencontre. C'est une invention perpétuelle où il faut retrouver l'usage de la langue et de la parole. Cette réédition, revue et corrigée, redonne accès à une uvre toujours actuelle, qui s'attache à dire la singularité de ce métier impossible d'éducateur, sa confrontation parfois tragique avec la violence des institutions. Cet ouvrage intéressera bien évidemment les travailleurs sociaux, qui y découvriront des questions toujours d'actualité, mais il est destiné surtout à celles ou ceux, étudiants ou futurs étudiants en travail social, qui se destinent à l'un de ces métiers qui s'appuient sur la relation d'aide. Tous ceux, politiques ou institutionnels, qui interviennent dans ce champ le liront également avec profit.

Une étude de la psychanalyse et de ses liens avec le champ social. ©Electre 2016

Ce guide définit les contraintes techniques et éthiques de ces textes particuliers que sont la lettre au juge, le cahier de liaison, le rapport d'activité, mais aussi les textes propres aux épreuves écrites du diplôme d'éducateurs spécialisés : devoir de psychopédagogie, rapport de stage, écriture du mémoire.

Educateur spécialisé, psychanalyste, l'auteur démontre que le transfert (comme d'autres concepts psychanalytiques fondamentaux) permet de comprendre et d'aménager la relation éducative. Electre 2014

L'institution sociale, médico-sociale, hospitalière, scolaire, universitaire… c'est transfert à tous les étages  ! Mais on ne saurait en rester au constat évident qu'entre les êtres humains, «  ça transfère  ». En effet, dans un premier temps, le transfert en tant que tel ouvre sur la confusion. Il faut donc ajouter un second temps: un «  maniement  » (Freud), «  une manœuvre  » (Lacan), permettant au praticien de prendre la distance, de structurer la relation, mais aussi d'en extraire une élaboration indispensable pour mener à bien sa «  mission  ». Issu de la pratique psychanalytique, le concept de transfert trouve une extension légitime et opérante dans le champ des pratiques sociales, de soin, d'enseignement.  

ŒDIPE RACONTE LE MEURTRE DU PÈRE, Oreste, celui de la mère et Médée, le meurtre de l'enfant. Médée, Médée-la-mère, est encore le signe du meurtre de la chose et de cet exil où s'éternise le désir. Mais exil, qui à séparer la mère et la femme et s'en faire spécialité, nous en dit de notre actuel – quelle performance d'Euripide ! J'ajoute que ce n'est certainement pas un hasard si la balle lancée par Médée, il y a 2500 ans, rebondit sur Bataille et Le Caravage à un moment où les têtes ont tendance à tomber à tue-tête.

Aliénation mentale, aliénation sociale ? Dans le traitement de la folie, il s'agit de marcher sur ses deux jambes : Marx et Freud. Or le symptôme à l'âge du capitalisme est rabattu sur ses manifestations comportementales et traité par redressement, médicamenteux et orthopédique. La psychanalyse ouvre une chance à la force révolutionnaire du symptôme qui se présente comme objection du sujet à la double aliénation, sociale et mentale. L'ouvrage reprend les communications du colloque « Allo Marx et Freud ? Le virus nous parle... » qui s'est tenu à Montpellier en octobre 2021. Cette rencontre s'articulait à la publication aux Éditions le Retrait de l'ouvrage inédit de Karl Marx, De la folie.

Un recueil de réflexions sur la psychanalyse et sa pratique, envisagée comme action infinie et sans frontière, présente dans l'espace social et collectif comme dans l'espace psychique et subjectif, attachée à la notion de sujet. ©Electre 2023

La pensée foisonnante du regretté Guy Massat coule au confluent de la mythologie grecque, de la pensée chinoise et de la psychanalyse lacanienne. Tout en traversant la grande tradition du bouddhisme zen de Taizen Deshimaru, maître du zazen, sans compter ses séminaires de psychanalyse tenus dans le cadre du Cercle psychanalytique de Paris, généreux, abondants, foisonnants, inventifs. Le lecteur trouvera dans cet ouvrage de larges extraits de son oeuvre, conséquente et labyrinthique, quelques perles et trouvailles. L'approche de Guy Massat dérange, bouscule, fait bouger les lignes de l'orthodoxie dogmatique où l'on calfeutre trop souvent l'élaboration de la psychanalyse, qui ne se soutient que d'une pratique et donc ne peut se manifester, à la manière de James Joyce, que dans un Work in progress.

Evoquant à la fois le camp de nomades où il est né et celui de Ravensbruck où sa grand-tante, Jeanne Couplan, résistante du réseau Turquoise, a été exterminée, l'auteur utilise la métaphore du camp pour analyser la société contemporaine, montrant comment elle tue, à petit feu, toute volonté d'ailleurs. ©Electre 2023

Issues d'une journée d'étude, des contributions qui mettent en parallèle psychanalyse et poésie, évoquant notamment le sens et le non-sens. ©Electre 2024

Le livre de Joseph Rouzel ayant été rapidement épuisé, une nouvelle édition augmentée est disponible. Elle comprend un commentaire de Dany-Robert Dufour. Extrait: Artaud exècre Dieu parce que Dieu vole les vies des hommes amputés dès leur naissance de cette part essentielle d'eux-mêmes pour les mener à la terreur de l'assujettissement. Artaud aura été parmi les premiers à affronter le « père inné » pour tenter de devenir lui-même, fondé en lui-même et par lui-même. De la sorte, il aura inventé l'écriture de notre temps, le temps où l'on veut devenir Dieu à la place de Dieu. Il en aura également payé le prix fort. En sortant de l'assujettissement, il entrait dans la cruauté absolue. Tout cela m'amène, cher Joseph, à une drôle de question, que je m'empresse de te repasser : et si Tarto (pour « saint Artaud ») avait été « fou pour nous », pour nous expliquer (à sa façon) que c'est nous les normaux qui délirons ?

L'éducation spécialisée semble en panne. Placés aux avantpostes de la crise sociale, les éducateurs sont souvent déboussolés. Consommateurs parfois passifs d'une culture éclatée, exécutants de politiques sociales de plus en plus disparates,ils s'interrogent sur le sens de leurs actes et se demandent de quelle façon accomplir au mieux leur mission.Dans un tel contexte de crise, Joseph Rouzel prône un retour à la source vive du métier : la clinique de la relation éducative. Il affirme que les éducateurs ont développé auprès des exclus du système un savoir-faire inégalable et qu'à côtoyer chaque jour la souffrance et le mal de vivre, ils ont acquis un savoir sur l'humain qu'il est temps de mettre en forme et de faire connaître.La quatrième édition de cet ouvrage de référence a été  considérablement augmentée. Elle s'enrichit de deux nouveaux chapitres sur la prise de risque et la reconnaissance. Une nouvelle introduction et une deuxième partie supplémentaire  situent l'exercice du métier dans le contexte actuel.

Un retour à la source du métier d'éducateur, fondé sur la relation éducative. S'appuyant sur son expérience, l'auteur offre une approche psychanalytique de la pratique d'aide et d'accompagnement à l'insertion à travers les notions de relation, de projet, de médiation, d'écoute et de quotidien. Cette édition interroge notamment le rejet de la psychanalyse et le poids de la dimension économique. ©Electre 2024

Les éducateurs fabriquent de l'humain. On a beau essayer de neutraliser, de maîtriser la relation éducative en la parant des habits du management, de la gestion des populations ou de l'ingénierie sociale, l'acte éducatif repose toujours sur une rencontre humaine. S'appuyant sur sa triple expérience d'éducateur, de formateur et de psychanalyste, l'auteur propose de mettre à nu ce qui se noue dans la relation éducative, et démontre que la psychanalyse apporte non seulement des concepts opératoires dans le domaine du social (transfert, pulsion, sujet, besoin, demande, désir, etc.), mais permet surtout de soutenir un questionnement sur le sens des actes éducatifs et de la dynamique institutionnelle où ils s'inscrivent.

Ce guide définit les contraintes techniques et éthiques de ces textes particuliers que sont la lettre au juge, le cahier de liaison, le rapport d'activité, mais aussi les textes propres aux épreuves écrites du diplôme d'éducateur spécialisé : devoir de psychopédagogie, rapport de stage, écriture du mémoire. ©Electre 2018

Les nombreuses réformes qui s'abattent depuis quelques années sur le champ de l'éducation spécialisée provoquent de profonds bouleversements dans le domaine de la praxis si bien que les professionnels du secteur ont parfois l'impression de se trouver face à une tâche de plus en plus impossible. Injonctions paradoxales, perte de repères (et de sens), sentiment d'impuissance, clivage dans l'articulation entre le singulier et le collectif qui constitue pourtant la pierre angulaire du travail éducatif. Bref, les maux ne manquent pas. Ils viennent traduire un ensemble de souffrances qu'il s'agit d'entendre. Et pour cause, au-delà des professionnels qui traversent ces difficultés, il y a aussi des « usagers » qui sont également impactés.

Raconter la protection de l'enfance : « Il faudrait écrire ce qu'on vit ! » Ils sont quatre collègues, devenus amis. Ils ont été assistantes sociales, éducateur spécialisé, cadres techniques. Ils ont passé l'essentiel de leur carrière dans un même service départemental de l'Aide sociale à l'enfance. Ils ont décidé de témoigner de leur vie professionnelle. Comment soutenir une mère dépassée par les frasques de ses adolescents ? Comment annoncer à un père une décision judiciaire de placement de son enfant ? Comment conforter la relation affective d'un bébé avec sa mère tout en assurant sa sécurité quand celle-ci est malade de l'alcool ? Autant de situations mettant au défi les professionnels. Au nom de quoi se mêler des choix éducatifs des parents ? Comment mesurer l'urgence d'une situation, ou bien tenir le temps long d'une relation éducative sans se décourager ? Autant de questions jamais vraiment résolues. Ils ont accompagné de leur mieux des familles en difficulté, ont construit avec patience et compétence des interventions utiles aux enfants, à leurs parents. En racontant des épisodes marquants de leur parcours, les auteur·es donnent une meilleure visibilité à un secteur mal connu du public. Sans naïveté ni sensationnalisme, leurs récits apportent un éclairage de l'intérieur sur ces missions complexes.

Démontre que le transfert (comme d'autres concepts psychanalytiques fondamentaux) permet de comprendre et d'aménager la relation éducative.