Qui ne connaît pas les pirates ? Pourtant, les images qu’ils évoquent sont presque toutes totalement fausses et les idées reçues à leur sujet sont légion ! Les historiens et, depuis peu, les archéologues s’attachent à restituer leur réalité historique. Loin des mythes, ce numéro des Dossiers d’Archéologie vous propose de partir à la rencontre des écumeurs des mers. Sommaire. Pirates, comment les reconnaître ? Histoire de l'archéologie de la piraterie. Vies de pirates. Pendez-les haut et court ! Justice, pirates et pendaison. Les pirates et leurs objets du quotidien.

Peu développée en France et en Europe, l’archéologie de la piraterie est une thématique de recherche récente. Par-delà l’imagerie d’Epinal du pirate armé jusqu’aux dents et fendant les flots, elle permet de mieux connaître le mode de vie de ces hors-la-loi de la mer, grâce aux épaves retrouvées - huit en tout - et révèle peu à peu les grands foyers de piraterie terrestre.

Fréquentée par les commerçants européens dès le XVIe siècle, la côte est de Madagascar voit, à la fin du XVIIe siècle, les pirates faire leur apparition. À l’apogée de ce phénomène, entre les années 1680 et 1720, cette façade maritime orientale leur sert de base d’opérations, notamment dans la baie d’Ambodifotatra sur l’île Sainte-Marie, toute proche. Pour la première fois, une mission menée par le programme de recherche Archéologie de la Piraterie s’est intéressée à ces vestiges méconnus.

Dans l’océan Indien, au large de Madagascar, l’îlot Madame, bout de terre fermant la baie de l’île Sainte-Marie fut, entre la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle, un véritable repaire de forbans. En mai 2024, les lieux ont fait l’objet d’une nouvelle mission archéologique, à la fois sous-marine et terrestre, dévoilant les restes d’un navire coulé dans les années 1720 et les vestiges d’un bâtiment sur poteaux. Distants seulement de 70 m, ces deux sites constituent une découverte exceptionnelle pour l’archéologie de la piraterie, thématique de recherche encore récente.