· partir de recherches fondées sur un corpus correspondant à une série d'entretiens, menés de 1993 à 2012, auprès d'un groupe de femmes immigrées en provenance de la région du Fouta (Sénégal), cet article a pour objet de porter un regard analytique sur le rôle du chercheur qui intervient auprès de telles populations et sur les effets et transferts qu'il peut provoquer à plus ou moins long terme, notamment du fait de la durée du travail entrepris et des liens tissés au cours de ses recherches.

Cet article examine comment des immigrantes africaines originaires de la région de Fouta ont réussi, dans une ville de l'Est de la France, à transmettre à leurs enfants et aux habitants de la ville où elles sont installées, leur culture des origines et leur histoire, par le biais de la médiation et des stratégies communicationnelles variées, particulièrement grâce à la création d'un festival, celui des 72 heures de l'Afrique.

Ce texte se propose d'expliquer quelques processus communicationnels que des femmes immigrées ou issues de l'immigration ont développés en terre d'accueil via le mouvement Ni Putes Ni Soumises depuis 2000. Les militantes de ce mouvement expriment un sentiment d'exclusion et associent leur statut social (chômage, profession sous-qualifiée), ethnique (origine maghrébine ou africaine) et spatial (cité, banlieue, quartier dit difficile), à un même stigmate les reléguant à un univers discriminatoire.