La convocation de Simone de Beauvoir dans les ouvrages féministes récents révèle une nécessité, celle de l’actualisation de la description de la condition féminine pour traiter les questions saillantes aujourd’hui : celles des violences dont les femmes sont victimes, à commencer par le viol et le meurtre. Mais, contrairement aux mouvements féministes actuels, l’œuvre beauvoirienne n’ouvre pas au régime de la plainte mais à celui de l’émancipation.

Le mouvement "#MeToo" a marqué un tournant décisif dans la prise de conscience des agressions sexuelles dont les femmes sont les victimes. Il a suscité des différends au sein des mouvements féministes, aussi bien sur le fond que sur la forme de certaines affaires soulevées sur les réseaux sociaux, en entraînant dans la presse des échanges de tribunes où les camps s’affrontent souvent de façon irréconciliable.

En France, le mouvement « Balance ton porc » a fait long feu. Sandra Muller, son initiatrice, doit répondre devant les tribunaux d’accusations diffamatoires. Plusieurs personnalités mises en cause intentent des procès à leurs dénonciatrices. Aucune n’a été inquiétée au même degré que d’autres aux Etats-Unis ou au Canada. De nombreuses critiques ont été adressées à la version française de #MeToo, des plus argumentées aux plus injurieuses.