Sept nouvelles, sept pays, sept histoires qui mêlent quotidien et fantastique. Maria l'Andorrane se livre à d'étranges sabbats en compagnie de ses poules blanches. Dans un village de Castille, deux vieilles dames aubergistes qui ont connu Lorca apparaissent et disparaissent sous le regard halluciné de leur jeune pensionnaire. Dès que Fina la Portugaise monte dans la voiture qu'elle vient d'arrêter, villes et paysages se dérobent comme par enchantement. (Bibliotéca magazine)

Eliott Gast est un économiste américain en voyage d'affaires en Belgique, c'est un homme sensuel qui apprécie les plaisirs de la vie. Enlevé par des terroristes, il est enfermé dans un appartement vide. Ses geôliers sont des partisans de l'anti-mondialisation et il va servir d'exemple dans la lutte contre l'impérialisme américain en lui supprimant un à un ses cinq sens... (Livres Hebdo)

On part pour se retrouver. Ainsi, quand Hermann Hesse entreprend ce court voyage à Nuremberg, quelques années après la Première Guerre mondiale, des rêves anciens, des images de son enfance remontent à la surface et troublent la vision du paysage actuel. Il se laisse guider par son âme, pour faire résonner un monde profond, enseveli sous les apparences du progrès : "Car nous n'avons rien à apposer à l'ancienne culture et ne pouvons que constater la destruction de celle-ci par une technique sans âme. C'est notre désastre contemporain."

Près d'Alba, Aldo Vincenzo, producteur d'un des meilleurs barbaresco, a été sauvagement assassiné. Son fils unique est accusé du crime et son arrestation risque de compromettre les vendanges, alors que le vin de l'année devrait être un millésime exceptionnel. Le commisaire Aurelio Zen, qui n'est pas au mieux de sa forme, doit lutter contre une dépression galopante pour s'introduire dans le monde fermé des grandes dynasties de viticulteurs, où règnent la corruption, l'envie, et l'adultère, et où l'on nourrit des rancoeurs secrètes qui remontent à la Seconde guerre mondiale. (Bibliotéca Magazine)

Jean-Philippe Domecq fait partie de ces esprits libres qui portent un regard lucide et sans parti pris sur la création artistique contemporaine et démontent la part croissante d'imposture dont elle est victime ; il décrit ici la manière dont s'est mis en place cet ensemble de productions vides - ces poubelles renversées, ces trous creusés dans le sol, ces ampoules de 60 watts, ces barres de métal jetées par terre, ces photos de famille "installées", ces frigidaires illuminés au néon, ces chaises recouvertes de graisse -, pourtant fondées sur les intuitions géniales des grands inventeurs du début du XXe siècle, au premier rang desquels Marcel Duchamp. Analysant le rôle du discours critique qui les justifie auprès d'institutions reproduisant à l'identique les mêmes choix, il multiplie brillament les réflexions en s'appuyant sur les oeuvres qu'il commente. Avec une verve polémique incontestable, mais sans sectarisme et sans a priori, et, surtout, sans nostalgie passéiste : loin de prôner un retour à on ne sait quel "âge d'or", il dénonce simplement les conformismes de notre époque et appelle les artistes réellement novateurs à créer aujourd'hui l'art de demain.

Beatriz de Luna naît en 1510 à Lisbonne dans une famille de Marranes, Juifs apparemment convertis au catholicisme. Son neveu, Josef Nasi, devenu vieux raconte à son bouffon la vie de cette femme qu'il aima passionnément. A travers la vie d'une femme exceptionnelle, sont racontés l'exode et les vicissitudes des Marranes et du peuple juif tout entier au XVIe siècle. Cette fresque historique, vivante et colorée, reconstitue aussi la vie quotidienne tant à Anvers qu'à la cour de Ferrare.

Onze histoires, onze crimes qui ont pour cadre un décor paisible, quelque part en Angleterre ou dans un quartier de Londres. Sous la normalité des personnages, derrière la superficialité des conversations et à travers la quotidienneté des situations couvent la jalousie, la rancune et le ressentiment ; ils font naître d'abord la violence rentrée puis l'acte libérateur. R. Rendell a réussi à créer une atmosphère captivante pour ce recueil.

Beaucoup plus qu'aux simples faits criminels, l'auteur s'attache, dans ces dix nouvelles, aux âmes et tout particulièrement aux névroses, donc aux mobiles. Elle sonde les évènements de la vie quotidienne pour souligner les faiblesses, les désirs, les déceptions et les secrets coupables de l'être humain.

Nul besoin d'être démographe pour savoir que les pays occidentaux connaissent depuis une trentaine d'années une situation neuve, créée par la conjonction de deux phénomènes : baisse spectaculaire de la natalité et accroissement des flux migratoires, principalement du «Sud» en direction du «Nord». Ce que l'on apprend ici, c'est d'abord l'ampleur et le détail de ces phénomènes. Un exemple : en 1960, aux Etats-Unis, l'immigration comptait pour environ 1/8e dans l'augmentation de la population ; aujourd'hui pour un 1/3. La proportion est encore plus importante en Allemagne et au Canada. Le second mérite de ce livre est de mettre en relation ces chiffres avec le contexte politique. Tout d'abord, les transformations internes à l'Islam et l'apparition du fondamentalisme. En second lieu, la fin de la guerre froide. Mouvements centrifuges et nationalistes, mouvements centripètes en direction des pays riches, résultent très directement de l'effondrement du bloc communiste. Enfin, le grand intérêt de l'ouvrage résulte de son caractère comparatif. Six pays d'Europe sont étudiés (France, Grande-Bretagne. Allemagne, ex-Yougoslavie, Roumanie et Russie), ainsi que les Etats-Unis et le Canada. On voit comment les traditions nationales pèsent dans le choix des politiques, mais surtout à quel point tous ces pays sont confrontés à des situations équivalentes. Biographie de l'auteur imprimer Michael S. Teitelbaum a enseigné la démographie à Princeton et à Oxford. Ancien vice-président de la Commission sur la réforme de l'immigration aux Etats-Unis, il est l'auteur de plusieurs livres sur ces problèmes. Jay Winter est chercheur à Pembroke College et enseigne à Cambridge. M. S. Teitelbaum et J. Winter ont écrit ensemble The Fear of Population Decline («La peur du déclin de la population»).

Hilarante et décalée, cette biographie fictive revisite l'Histoire à grands coups de provocation. Dimitri Borja Korozec, anarchiste serbo-brésilien, possède toutes les qualités pour devenir un assassin modèle. Malheureusement, c'est aussi un gaffeur né... De 1914 à 1954, il est présent sur tous les lieux des grands attentats politiques et rêve chaque fois à son heure de gloire. La déveine ne le lâchant pas, il manque irrémédiablement toutes ses cibles - François Ferdinand, Jaurès, Roosevelt... - mais ne se décourage jamais, et croise sur sa route les personnalités les plus prestigieuses du siècle : Mata Hari, Marie Curie, Picasso ou encore Al Capone. Dans ce macabre défilé qui mêle l'absurdité à la violence, Jô Soares impose un style unique, entre humour noir et fantaisie bouffonne, qui dépasse de loin la simple parodie. (Le Grand Livre de Mois)