Dès les origines de l'improvisation libre dans les années 60, les adeptes ont soumis leurs instruments à une remise en question sans précédent, recherchant une forme d'impulsion instrumentale. C'est le cas du trio germano-suisse : Harald Kimmig (violon), Daniel Studer (contrebasse) et Alfred Zimmerlin (violoncelle). Sur cet enregistrement, l'impulsion instrumentale s'exprime de manière exubérante, ce que Studer préfère appeler une "improvisation sans outil compositionnel prédéterminé". Le trio tire sur les cordes, les agrippe, les claque, grattant et frappant le corps des instruments pour s'en servir de caisse de résonance. Il ne s'agit pas là de simples "techniques avancées". (Electre) (Electre)

Le timbre, l'articulation et la technique expérimentale du tromboniste suisse ont connu une progression régulière depuis ses débuts impressionnants en tant qu'artiste-interprète. Jeune maître des sons multiphoniques, il est l'un des rares artistes à avoir abordé les techniques complexes développées par Mangelsdorff, de surcroît avec une pureté de timbre dont peu de ses contemporains sont capables. Révélant ses dons d'improvisation et champs d'intérêt très vastes aux côtés de musiciens aux vues similaires, Boundless est l'acte clair et convaincant d'un artiste montant dont le chemin singulier est sans égal.

"Le monde de Ran Blake s'illustre une nouvelle fois dans ces interprétations et, derechef, nous ne pouvons résister à son attrait. Nous traversons ses ombres et sa lumière, ses étendues éblouissantes, conscients des cavernes et crevasses d'où émergent les images du pianiste - ici douces, là brutales, jamais retouchées. On connaît depuis longtemps le contenu cinématique de la musique de Blake, son utilisation du montage, du fondu enchaîné dramatique. Quand il travaille sur des formats courts tels que ceux-ci, on y trouve également la clarté et l'implacable honnêteté d'un recueil de nouvelles d'un auteur comme Raymond Carver. Les allusions extramusicales sont inévitables quand la musique engage les cinq sens, et le sont d'autant plus avec la musique de Blake." Bob Blumenthal

La tournée européenne de 1966 d'Albert Ayler a donné lieu à plusieurs des concerts les plus inspirés de la carrière tristement abrégée du saxophoniste. Sur les bandes rescapées d'alors, celles de Berlin ont été les plus malmenées, tandis que celles de Stockholm sont quasiment inconnues. Il s'agit là de la première parution de ces concerts, en son numérique remasterisé, à être approuvée et distribuée sous licence officielle de la Succession Ayler et des détenteurs du copyright sur ces bandes.