Non, décidément, enregistrer un hommage à George Gershwin ne se résume pas au choix de quelques standards célèbres revus comme à la parade. Il y faut une compréhension intime de la richesse harmonique, une conscience de l'histoire et ce savoir spécial qui consiste à éviter tous les clichés jazzistiques tout en s'inscrivant dans une tradition. Trois qualités distinctives que cultivent, depuis le début du siècle, le clarinettiste Jean-Marc Foltz et le pianiste Stéphan Oliva. Ils avaient auparavant revisité en voyageurs engagés le grand répertoire classique pour clarinette et piano. Ce disque prolonge donc un dialogue déjà ancien, engagé sous les auspices d'une écoute mutuelle sidérante de concentration, où le silence jouerait le rôle d'arbitre des élégances.

Passés respectivement maîtres internationalement reconnus dans les styles, le reggae et le dub, qu'ils développent parallèlement depuis bientôt 20 ans sans jamais réellement se rencontrer, les deux protagonistes s'évertuent à en bousculer les codes, dans le respect toujours plus grand de leurs origines jamaïquaines. Deux décennies au service d'un combat contre l'orthodoxie musicale, au profit de métissages, qui ont toujours contribué à faire évoluer les choses de l'histoire de la musique et des arts de manière plus générale. En témoignent la fusion du jazz et des différentes musiques traditionnelles jamaïquaines dans le cas d'Harrison Stafford et notamment de son extraordinaire aventure avec Groundation, ainsi que les innombrables expérimentations de Martin Nathan, au fil de la foisonnante discographie de Brain Damage, aux orientations toujours plus improbables et aventureuses. (Electre)

L'Afrique enchantée, c'était, sur France Inter, l'émission pionnière consacrée à l'Afrique, racontée en musiques. Elle se prolonge avec l'Afrique en Solo, tous les dimanches à 22H sur France Inter. Depuis 2010, Le Bal de l'Afrique Enchantée c'est aussi et toujours, sur scène, un grand voyage musical en Afrique animé par l'équipe de l'émission (Solo, Vlad, et la nièce Hortense). Avec eux, pour faire revivre les grandes chansons du répertoire moderne africain : onze musiciens et chanteurs venus d'Afrique et d'ailleurs, qui forment le redoutable orchestre, Les Mercenaires de l'Ambiance. (Electre)

AMJ, le trio formé par Andy Clarke à la batterie, Mark Spence à la basse et le producteur John Hollis propose une musique avec un collectif de musiciens invités : du trompettiste Cubain Michel Padron au guitariste gallois Owen Shiers. Avec leur groove tout-puissant, leur voyage musical les emmène dans des endroits qu'ils n'avaient pas imaginés au départ. (Electre)

En 2012, pour la sortie de leur premier album Digère et recrache, on disait d'eux qu'ils étaient des inventeurs incroyables et époustouflants, comme un combo détonnant et improbable qui redessine les frontières du hip hop, de l'électro et de la chanson. Ils disent d'ailleurs de leur musique que "c'est un joyeux bordel qui se fout des codes et des cadres, qui tente de penser avec finesse, poésie, aigreur". Entre rap, slam et spoken word, Cabadzi constate avec finesse et rudesse la vie d'aujourd'hui. Comme leur premier album, celui-ci est en français malgré des influences musicales 100% anglaises : Arcade Fire, Flume, Tune Yards, Mia, Four Tet, Sage Francis, Rone, Shabazz Palaces, Domtree, Radiohead, Nick Cave, Arctic Monkeys, Buck 65, These New Puritans, Others Live, Lee fields, Odd future, James Blake, Agnes Obel... Encore de quoi brouiller les pistes et proposer un deuxième album plus compact mais toujours aussi inclassable. (Electre)

Textes à fleur de tripes, voix brisée par des éclats de tendresse, entre sobriété et incandescence lyrique, Mano Solo palpite sur cet album pétri de mélodies sereines et colorées.