A l'origine cet album était uniquement disponible à la vente lors des concerts de Joan Baez pour les fans Sud-Américains : il avait en effet initialement été conçu pour une tournée en Amérique du Sud en 2014. Il comprend des titres chantés en espagnol, ainsi que quelques incontournables des concerts de la Grande Dame et deux nouvelles chansons en portugais, O'cangaceiro' et Ate amanha/Te ador. Sept autres des titres présentés ici sont inédits et ont été captés en concert lors d'une tournée européenne. Une belle réunion de titres pour tous les fans de la légende vivante de la musique folk.

Le trompettiste Nicolas Folmer refuse catégoriquement de se laisser enfermer dans un certain type de jazz. Après le Paris Jazz Big Band, No Jazz, Michel Legrand, Bob Mintzer et ses deux derniers albums en compagnie de Daniel Humair avec Michel Portal et Dave Liebman en invités, on le retrouve à nouveau là où on ne l'attendait pas avec Horny Tonky. Ainsi, cet album le voit explorer un créneau plus funk que jamais avec des titres que n'auraient pas renié les Headhunters d'Herbie Hancock. La plupart des morceaux de l'album déploient une énergie très rock, les thèmes sont toujours enlevés, et certaines parties de guitares grondantes pourraient même séduire les fans des groupes de funkcore des années 90, comme Fishbone ou Living Colour.

Avec un premier album disque d'or et une chaîne youtube qui avoisine les 120 Millions de vues, MMZ fait partie de cette nouvelle génération de jeunes rappeurs au succès insolent. Soutenus par PNL qui viennent du même quartier des Tarterêts, MMZ signe son retour. Toujours autour d'un univers cloud animé par la rue, la MMZ nous fait voyager à travers le monde avec des mélodies et des flows innovants. (Electre)

L'écoute de son cataclysmique Concerto pour piano solo, à la limite du jouable saura convaincre les auditeurs les plus dubitatifs qu'il y a là quelque chose à découvrir. La difficulté invraisemblable d'exécution ne facilite certes pas la diffusion de l'ouvrage, mais sous les doigts d'un extraterrestre tel que Marc-André Hamelin qui le maîtrise avec tant de grandeur, on peut réellement comprendre l'architecture, la texture, la raison d'être de cet époustouflant chef-d'ouvre. Encore une fois, le plaidoyer de Hamelin en faveur de cette musique malheureusement méconnue rend hommage à ces joyaux injustement oubliés. Alkan doit réellement retrouver sa place au grand firmament.

Si Primus est avant tout un groupe de rock, ce nom est davantage reconnu pour être celui d'un trio complètement déjanté, à l'univers musical sombre et grotesque. Leur projet ici est de reprendre les chansons du film de 1971 Charlie et la Chocolaterie (tiré du roman de Roald Dahl, bien avant que Tim Burton ne s'en empare), et de leur donner une nouvelle lecture lugubre, presque effrayante.

Autre instantané de la scène jazz, jeune et bouillonnante, de Brooklyn. Stephan Crump s'est construit une réputation avec le Rosetta Trio et un nom en tant que contrebassiste du Vijay Iyer Trio. Le pianiste Cory Smythe se produit en compagnie de Tyshawn Sorey et Nate Wooley. Tandis qu'Ingrid Laubrock a été appréciée en compagnie d'Anthony Braxton, Fred Frith, Marc Ribot ou Tom Rainey. (Electre)

Morton Feldman confiait : "Les degrés de stase présents dans un Rothko ou un Guston étaient peut-être les éléments les plus significatifs de la peinture que j'ai transposés dans ma musique. Pour moi, la stase, l'échelle et le motif ont mis en suspens toute question de symétrie et d'asymétrie." Sans surprise, comme chez John Cage, Feldman présente un motif (ou séquence) de notes et d'accords qu'il répète un certain nombre de fois, de manière imprévisible et asymétrique, avant l'arrivée d'un nouveau motif - mais sans jamais le développer, le réorganiser ou le manipuler dans un style convenu. Ainsi, des motifs successifs se croisent (ou se tissent) dans une fibre musicale continue, aboutissant à un motif individuel qui paraît statique, inchangé, immobile. Une illusion, en fait, puisque le mouvement est tour à tour mesurable par la vitesse, l'emphase (ou attaque) et la couleur (instrumentale). (Electre)

Dans Three voices, la chanteuse fait l'objet de toutes les attentions. L'extrême exigence requise par les partitions instrumentales de Feldman est tout aussi présente dans la musique qu'il lui donne à chanter. Tandis que la voix fait des tours et détours, monte et redescend et se replie sur elle-même en délicates variations et répétitions, on prend conscience à la fois de la complexité des motifs et de la rigueur physique qu'ils nécessitent. (Electre)

Influencé par les seventies mais avec une identité bien ancrée dans son époque, ce monstre de feeling et de testostérone qui n'est pas du genre à en rajouter des tonnes, fonce directement à l'essentiel en proposant des compos simples mais surtout pas simplistes.