La vallée mosane, trait d'union entre le Condroz et la Hesbaye a permis l'extraction en carrières ou mines d'une profusion de ressources naturelles minérales. Elle a accueilli les industries transformatrices et facilité le commerce de celles-ci par-delà les frontières du pays. Argiles blanches (derle) ou colorées pour les potiers, tuiliers, briquetiers amenèrent le développement de faïenceries, piperies réputées puis une industrie réfractaire performante. Des étangs témoignent de cette activité aujourd'hui disparue. les calcaires ("pierre bleue") habillent les bâtiments prestigieux et les espaces publics, se cachent dans les bétons et les routes, dans la chaux et dans de nombreuses applications industrielles. L'exploitation de ce calcaire a donné des vallées, des carrières boisées, des parois vertigineuses, autant d'empreintes dans le paysage ardennais. Le sous-sol de la vallée mosane est riche en fer, plomb et zinc. Triés, concassés, ces minerais purifiés produisaient métaux et alliages, indispensables aux fonderies. Le charbon alimentait les foyers domestiques et industriels, avides d'une source d'énergie abondante et bon marché. Les couches de grès ont donné une pierre à bâtir aux couleurs spécifiques à de nombreux villages. Enfin, les terres cuites et les pierres sculptées ont depuis toujours inspiré les artistes, complétant ainsi le riche patrimoine architectural, industriel ou biologique ardennais. Cet ouvrage retrace l'histoire de la région ardennaise depuis 440 millions d'années jusqu'à aujourd'hui. Il décrit la formation des roches, des minerais et des minéraux, les ressources souterraines ainsi que leur extraction et transformation. Il intègre dans cette histoire naturelle la place de l'homme et le rôle des pouvoirs religieux ou laïcs dans la maîtrise des ressources minérales du territoire, en écho à la marche de l'histoire et aux particularismes ardennais.