Portrait sans concession de l'Afrique contemporaine, "Sans capote ni kalachnikov" dépeint un monde obsédé par la célébrité et la marchandisation de la misère. Rwenzori, Afrique des Grands Lacs. Fourmi Rouge et Petit Che traquent les ombres fuyantes du conflit le plus meurtrier depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ils se sont rebellés contre le dictateur qui a coincé le pays entre une espérance de vie en chute libre et une constipation électorale bien carabinée. Or, ce qui hante leur esprit dépasse les aléas du jeu politique : Véronique Quesnel, cinéaste attirée par cette république déclarée «centre de gravité de la misère nègre». Connaîtront-ils le vrai visage de celle qui, de Montréal à Hollywood, draine les foules ? Parviendront-ils à découvrir la vérité, à s'inventer un avenir ? Né en République démocratique du Congo, Blaise Ndala a étudié le droit en Belgique avant de s'installer au Canada, à Ottawa en 2007. Romancier, auteur de trois romans, dont "Sans capote ni kalachnikov" (Mémoire d'encrier, 2016) et "Dans le ventre du Congo" (Seuil, Mémoire d'encrier 2021), il tisse une œuvre patiente, à l'écoute du monde.

L'écoute de ce chapitre fondateur de l'héritage musical du premier trio de Myra Melford, huit ans après sa création, suscite l'émotion. Ce sont de beaux souvenirs de rencontres personnelles entre Melford, Lindsey Horner et Reggie Nicholson, et on éprouve de la satisfaction quant aux idées formulées ici par Melford, en tant que pianiste et compositrice, qui ont annoncé le triomphe ultérieur de sa musique. Ce qui manque, c'est l'incertitude de celui ou celle qui contemple le passé récent, cette sensation d'avoir besoin de plus de temps pour prendre la pleine mesure d'une affirmation musicale. Par la clarté de ces interprétations désormais historiques - et des efforts qui ont suivi, Melford a rendu aisée la tâche d'entendre les présentes oeuvres comme une sublime fin en soi, et comme fondement de ses créations actuelles.

Ce premier volume d'une trilogie de l'intégrale des concertos et trios de Schumann regroupe deux oeuvres composées tardivement et injustement délaissées. ? l'initiative de ce projet, Isabelle Faust, Alexandre Melnikov et Jean-Guihen Queyras s'attachent à les défendre avec un pouvoir de conviction et des choix instrumentaux qui restituent la fine transparence et la subtilité de leur écriture.

Flûtiste passionné, Frédéric II a toujours accordé à la musique une place importante dans son emploi du temps et les ornements musicaux omniprésents dans la décoration du château en témoignent. La salle de musique est d'ailleurs une des plus belles pièces de ce petit bijou rococo. Les oeuvres de Carl Philipp Emanuel Bach, du cantor de Leipzig ainsi que de Johann Gottlieb Graun ou du roi de Prusse lui-même sont au coeur de ce programme. Elles évoquent cette atmosphère musicale dont Sanssouci fut le plus bel écrin. (Electre)

Depuis quelques années déjà, Isabelle Faust explore le répertoire de Johann Sebastian Bach avec un sens infaillible de la redécouverte, de la perfection et du partage. Ce coffret nous raconte cette magnifique aventure. En complément, un DVD bonus, enregistré à Saint-Thomas de Leipzig, devant la tombe du Cantor.

Entre 2000 et 2005, L'Arpeggiata et Christina Pluhar ont tracé de nouveaux sillons dans la redécouverte et l'interprétation des répertoires baroques. Les cinq enregistrements réalisés chez Alpha font partie des plus grands succès discographiques liés à ces répertoires, et font toujours office de référence, grâce à la qualité exceptionnelle de leur réalisation artistique et sonore. (Electre)

Fondé en 1783, le Concert de la Loge renaît de ses cendres en 2015, à l'initiative de Julien Chauvin. Considéré comme l'un des meilleurs orchestres d'Europe, il est resté célèbre pour sa commande des Symphonies Parisiennes à Joseph Haydn. Le Concert de la Loge donna ses premiers concerts grâce à la protection de Marie-Antoinette comme le rappelle le sous-titre de la quatrième symphonie parisienne, "La Reine". Sandrine Piau, invitée de marque, partage ce programme original dans la plus pure tradition de l'époque, associant des pages aussi bien vocales, en général des airs d'opéra, qu'instrumentales. Elle incarne Sélène dans un air extrait de Didone abbandonata (1762) de Giuseppe Sarti enregistré en première mondiale, et brille de mille feux dans l'air spectaculaire de Diane extrait de la sérénade Endimione de Johann Christian Bach. (Electre)

Après un premier album dans le cadre de la collection Harmonia nova qui a concrétisé une Victoire de la musique classique (Révélation soliste instrumental) bien méritée, Bruno Philippe poursuit sa route sur le label Harmonia Mundi. Ce programme dédié à Rachmaninov et au trop rare Miaskovski constitue un véritable défi technique et artistique que le jeune violoncelliste a relevé en totale complicité avec un partenaire de longue date, déjà : Jérôme Ducros. Comment ne pas se laisser emporter par les tourbillons sonores de ces pages parmi les plus romantiques de la littérature musicale russe ? (Electre)