Une grande cour sépare les deux ailes du château. Dans l'une d'elles, une femme joue du piano en attendant le réveil de son mari. Dans l'autre aile, un homme hante la chapelle en attendant le retour de ses forces. Le fils, lui, assemble des modèles réduits en attendant de pouvoir s'envoler.(Electre)

Après trois mois passés à l'hôpital militaire, suite à une grave commotion cérébrale, Braine rentre chez lui et retrouve sa femme Lily. (Electre)

Georges Didi-Huberman (Saint-Étienne, Loire, 1953). Historien de l'art et philosophe, il enseigne à l'École des hautes études en sciences sociales.

Renouvelant profondément la présentation de la conscience, Gustave Flaubert et Henry James ont ouvert au roman des régions jusqu'alors inconnues, et donné à ce genre au XXe siècle la mesure de sa tâche et de son exigence. Le jugement moral sur les personnages s'atténue ou se suspend, au bénéfice d'une description aussi fine qu'ambiguë. Et cette descente dans les abîmes intérieurs délaisse désormais la trop nette articulation du monologue intérieur (étudié dans La Conscience au grand jour) pour une approche plus subtile, notamment grâce au style indirect libre, dans une parole à mi-voix. Comment les mouvements et les glissements de la conscience en viennent-ils à prendre une force dramatique plus intense que les événements même du monde ? Pourquoi son « intime aventure » occupe-t-elle à présent le centre ? En quoi ce qui faillit seulement avoir lieu peut-il avoir autant d'effet que ce qui se produisit ? Par quels modes du style le secret peut-il être suggéré comme tel, avec tout le non-dit qu'il suscite ? Pourquoi la vie quotidienne se fait-elle ce qu'il y a de plus lourd d'un sens inépuisable ? Et quel jour neuf se lève-t-il alors sur notre relation aux choses et aux lieux, comme sur les rapports de force qui ordonnent nos multiples liens avec les autres consciences, noeuds de notre identité ? Comment montrer avec rigueur le règne en nous du faux, de l'illusion, du clair-obscur ? Ce volume présente les conclusions du diptyque sur la vision que le roman des deux derniers siècles a prise de l'humaine conscience dans toutes les nuances de sa fragilité.

Dans ce livre, tout se passe pour la première fois. Marin découvre le monde et le monde découvre Marin. Marin ou une partie de Marin peut se dissoudre dans leau et sélever dans lair. Marin est hypnotisé par un chat. Marin oblige la mer à saplatir. Marin mange du poisson et Marin mange de la terre. Le riz fait rire Marin. Marin ou une partie de Marin senfuit en carrousel. Qui est Marin et de quoi est-il fait ? A ces deux questions, il nexiste quune réponse. Mais lauteur préfère donner sa langue au crapaud-buffle. Marin mon coeur est tout entier dédié à Marin, le fils aîné dEugène Savitzkaya. Avec la tendresse dun entomologiste, lécrivain observe la capture de son éléphanteau dans les rets du monde. Nain parmi les géants, innocent qui ne hait personne et que personne ne hait, Marin reconstitue peu à peu son corps, apprivoise lespace et le réorganise à sa mesure.

Refus des conventions narratives, invention de formes aberrantes et raisonnements évoquant les événements les plus absurdes sont autant de caractéristiques de l'oeuvre de Chevillard. Les critiques s'intéressent ici à ce cas singulier de folie littéraire en étudiant ses textes.

L'auteur éclaire certains aspects mal compris de son travail. Il avoue les difficultés particulières de l'écriture en sociologie et montre que la vertu majeure de l'échange oral est avant tout liée au contenu même du message sociologique et aux résistances qu'il suscite. Nombre de propos prennent tout leur sens que si on se réfèrent aux circonstances dans lesquel ils ont été prononcés. ©Electre 2022

Méditation d'une comédienne aux portes de la mort. Cette édition reprend les deux versions publiées en 1982 et en 1983, comportant les variantes établies par l'auteure lorsqu'elle a monté cette pièce au Théâtre du Rond-Point avec Madeleine Renaud (pour qui elle a été écrite) et Bulle Ogier.

Odette Silaz vit dans une maison encombrée d'objets hétéroclites qu'elle a rassemblés avec son petit-fils Do. Lorsqu'elle meurt, de vieilles querelles resurgissent entre ses filles Carine, la mère de Do, et Muriel, au sujet de la disparition du père, Georges Silaz.

Fanny est rejetée par sa famille. Elle se demande si elle a commis des fautes, ce qu'on reproche à ses 20 ans, si elle se nomme réellement Fanny, si elle n'a pas été adoptée... Aucune de ces hypothèses ne semble se vérifier au fur et à mesure du développement du récit. Elle erre de maison en hôtel, du village à Paris, du foyer de son père à celui de sa mère, à la recherche de son identité.

Bline revient dans la ville de son enfance où son père a trouvé la mort dans de troublantes circonstances. Près de Bruxelles, Benedikt Centaure-Wattelet, dit monsieur Ben, un trafiquant d'art, prépare sa dernière affaire. En 1640 à Magdebourg, Otto von Guericke invente une pompe pneumatique permettant de créer le vide. Premier roman.

Récit évoquant la difficulté de survivre à l'absence. Grand Prix RTL-Lire 2006. Premier roman.

Ce que nous voyons ne vaut - ne vit - que par ce qui nous regarde. Si cela est vrai, comment penser les conditions esthétiques, épistémiques, voire éthiques, d'une telle proposition ? Une fable philosophique de l'expérience visuelle. ­Electre 2016