Quand la plupart des gens tentent par tous les moyens de se distinguer de leurs semblables, Henri Reille, lui, s'ingénie à ne se différencier en rien de quiconque. Ponctuel, il quitte son domicile chaque matin à la même heure pour rejoindre son bureau d'expert-comptable. Seul le vol de ses boutons de manchette légués par son grand-père pourrait lui faire perdre son sang-froid. Et c'est exactement ce qui va lui arriver.Malgré lui, il commet l'irréparable et devient un fugitif. Un homme mystérieux se lance à ses trousses, des archives de Munich au bateau de fortune dont le capitaine n'a de marin que la vareuse, de Grand Central à la frontière du Mexique.Une cavale effrénée qui va enfin donner une histoire à celui qui n'en avait pas.Un humour insensé, une joie d'écrire et une belle dose de dérision. C'est jubilatoire. Mohammed Aïssaoui, Le Figaro littéraire.On est admiratif de l'énergie que Nicolas Carreau réussit à insuffler à son premier roman. Florence Bouchy, Le Monde des livres.

Il est entendu que la littérature s'est démocratisée depuis l'Ancien Régime mais ce fait, quand il est évoqué, renvoie en général à deux réalités très différentes et pour tout dire presque opposées : d'un côté, la littérature a gagné en audience grâce aux bienfaits de l'instruction publique et à l'essor de l'industrie des lettres, mais de l'autre, elle a en quelque sorte perdu de son caractère sacré pour devenir une simple production de masse aux vertus essentiellement divertissantes. Autrement dit, des belles lettres à la littérature, les textes ont perdu de leur superbe et gagné en diffusion. Comment comprendre cette évolution ? La grande littérature a-t-elle gagné en force ou en importance en conquérant de nouveaux publics, ou bien la démocratisation du monde a-t-elle entraîné une légitimisation des sous- productions qui ont fini par étouffer les chefs-d'oeuvre et les noyer dans le grand bain des publications courantes ? La fin des hiérarchies culturelles constituées entraîne-t-elle la mort de la littérature considérée comme forme d'art supérieure ? Et est-ce la littérature qui s'est démocratisée, ou la démocratie qui a imposé sa littérature contre les héritages du passé ? Ce travail collectif retrace la place des lettres dans la société d'hier à aujourd'hui, loin des lamentos des dédinologues.