Tim Burton en 3 D : Digital, Dispendieux mais surtout Disgracieux.

Le leader de Gorillaz transpose « Alice » en spectacle musical. De l'influence du smartphone sur l'imaginaire...

Grâce à Alice au pays des merveilles, le metteur en scène peut laisser exploser (en 3D) son génie visuel et explorer ses thèmes favoris : la différence... il n'en n'a pas marre, Tim Burton ?

Après Charlie et la chocolaterie d'après Roald Dahl, Tim Burton s'attaque à un autre classique de la littérature. Avec l'originalité cette fois de proposer une nouvelle histoire : Alice est de retour au pays des merveilles, alors qu'elle est désormais une jeune femme en âge de se fiancer.

Un jour de l'été 1862, dans une barque qui se promène doucement sur la Tamise, trois petites tilles réclament une histoire au professeur de mathématiques qui les accompagne, "une histoire sans queue ni tête" insiste même la plus jeune d'entre elles, Alice...

Le théâtre du Châtelet accueille la troupe psychédélique de "Wonder.land". Alice, à l'ère du virtuel, et en comédie musicale ! Immanquable, évidemment, d'autant plus que Damon Albarn est de la partie.

"Alice au pays des merveilles" est un récit inépuisable... Les neurologues découvrent que certains épisodes décrivent des troubles de la perception aux noms étranges : "macrosomatognosie", "microsomatognosie" et "métamorphopsies".

En 1865, l'écrivain anglais Lewis Carroll publie "Alice au pays des Merveilles", conte dans lequel Alice, après une chute vertigineuse dans le terrier d'un lapin, se retrouve dans un monde souterrain où elle vit des aventures aussi extraordinaires qu'extravagantes. Six ans plus tard, en 1871, Lewis Carroll entraîne Alice dans de nouvelles aventures intitulées "De l'autre côté du miroir" : cette fois, c'est en traversant un miroir qu'Alice découvre un monde très étrange, où tout est inversé, et où, par exemple, il faut courir pour rester sur place...

Why is a raven like a writing-desk ? Pourquoi un corbeau ressemble à un bureau ? Le Chapelier fou pose plusieurs fois la question à Alice, au long du film de Tim Burton, sans qu'une réponse soit donnée - pas plus d'ailleurs que dans le livre de Lewis Carroll, puisque celui-ci n'en donnera la solution que dans sa préface à la réédition de 1897. C'est l'un des rares moments où le film nous rappelle que Alice in Wonderland est avant tout une oeuvre de langage, non réductible à ses actions. Burton nous en propose une version échevelée, personnelle, certes, mais dont on risque de sortir essoufflé.

Alice au pays des merveilles est un succès universel depuis sa parution en 1865. Sans cesse retraduite et trahie, l'oeuvre de Lewis Carroll est adaptée au cinéma par Tim Burton, qui est infidèle au texte, mais fidèle à sa poésie et à son humour.

Tim Burton tourne les pages du classique de Lewis Carroll. Il y a comme une évidence délicieuse dans le rapprochement de leurs deux univers. Plongée vertigineuse au pays de toutes ces merveilles.