Il y a deux mois, neuf personnes perdaient la vie dans une avalanche au mont Manaslu, dans l'Himalaya. Un accident meurtrier qui a relancé le débat sur les 8 000 mètres. Des sommets longtemps réservés à l'élite de l'alpinisme, qui accueillent désormais de plus en plus d'expéditions commerciales.

Loin de l'âge d'or de la conquête élitiste (et parfois nationaliste) des plus hauts sommets du globe au mitan du XXe siècle, les cimes himalayennes sont devenues depuis un quart de siècle un terrain de jeu pour un nombre croissant d'alpinistes vagabonds.

Voilà près de deux siècles que les sommets himalayens, à commencer par l'Everest, attirent les alpinistes du monde entier. La forme et l'esprit des expéditions varient en fonction des époques et de leurs idéologies dominantes : soif de conquête au XIXe siècle, nationalisme autour des deux guerres mondiales. Aujourd'hui, l'obsession de la performance tend à faire de ces montagnes de simples supports narcissiques pour des touristes peu entraînés, qui paient parfois de leur vie leur légèreté