Le ministre de l'Intérieur opère sous surveillance.

Comme nous en avons l'habitude à chaque rentrée, nous nous livrons à un bilan de l'année politique qui vient de s'écouler. Elle a été riche d'événement s et d'enseignements. Elle a été marquée au premier chef par les débuts difficiles du quinquennat de François Hollande, sur fond de graves contraintes économiques. Le gouvernement socialiste a été secoué par l'affaire Cahuzac, qui a mis à l'ordre du jour la question du statut du personnel politique. La loi sur le « mariage pour tous » a provoqué la mobilisation complètement inattendue d'une frange notable de l'opinion.

Cet article a été publié en avril 2012, quelques semaines avant le scrutin présidentiel qui a vu la défaite de M. Nicolas Sarkozy et la victoire de M. François Hollande. Huit mois plus tard, les orientations mises en oeuvre par le président de la République et son gouvernement confirment le peu de disposition de la gauche traditionnelle.

Pour le nouveau président et pour la France, quels sont les défis à relever d'urgence ? L'historien et philosophe de la démocratie nous dit lesquels.

Quand il s'est installé à l'Elysée, le président a juré qu'il ne renouerait pas avec le système des dépouilles cher à Sarkozy. Neuf mois après, le vrai changement, au sommet de l'Etat, est surtout dans la méthode. Et dans ce grand mercato, les socialistes ne gagnent pas à tous les coups.

Les années Mitterrand sont entrées dans l'histoire et deviennent objet de réflexion et d'étude. Pour l'historien, la France de 1995 n'a plus rien à voir avec celle de 1981, l'année du "changement" et de l'accession au pouvoir des socialistes...