La cote de l'humain décline, à mesure que grandit dans l'opinion la sensibilité aux causes animales et végétales.

Le philosophe dévoile l'un de ses combats méconnus : celui pour la défense des animaux, notamment contre la "zootechnie". Entretien.

Le (petit) succès inattendu du Parti animaliste lors des européennes de 2019 ainsi que le référendum d'initiative partagée pour les animaux (lancé en juillet 2020) ont permis de mettre sur le devant de la scène cet enjeu sociétal, politique et économique.

Depuis 2015, les animaux sont reconnus par la loi française comme des êtres vivants doués de sensibilité. Pourtant, leurs vies sont très différentes, selon l'utilité que les humains leur trouvent.

Il y croit encore et toujours. Alors que le texte de loi interdisant les animaux sauvages sous les chapiteaux itinérants est en discussion au Sénat, le dompteur Frédéric Edelstein compte bien reprendre la route avec ses grands fauves après une longue interruption liée à la pandémie. Cette figure du cirque Pinder, qui ferraille contre les animalistes, refuse de voir son univers disparaître définitivement.

Les Suisses votent le 13 février 2022 sur une éventuelle interdiction des expériences sur les animaux et sur l’attribution de droits fondamentaux aux primates. Au risque de radicaliser le débat sur la place des animaux dans la société.

Symbiose, exploitation, amour, destruction, collaboration, prédation, représentations tissent des relations contrastées avec les vivants. De l’élevage aux productions industrielles, de l’abattage rituel au bien-être animal, des animaux d’expérimentation aux antispécistes, de la zoophilie à l’extermination, la question animale fait l’objet de controverses violentes. Pour mieux comprendre ce débat crucial au jour de la sixième extinction de masse et du réchauffement climatique, ce dossier présente les liens, parfois paradoxaux et toujours situés, qui nous unissent aux animaux. Sommaire.