Inéluctablement, l'homme moderne perd l'usage de ses 10 doigts. Les métiers dits "manuels" sont discrédités et des pans entiers de compétences partent en fumée. Mais tout n'est pas perdu ! Des résistants perpétuent l'excellence du geste, mieux ils recrutent !

De la finance à la couture, de la communication à la céramique, du marketing à la menuiserie... Ces dernières années, les récits de reconvertis à la recherche de concret et de cohérence se multiplient et illustrent le retour en force du travail manuel, autrefois considéré comme une "voie de garage". Anciens cadres, salariés ou jeunes diplômés, ils quittent leur clavier pour travailler la matière, s'éloignent des logiques du marché mondialisé pour s'inscrire dans le local, s'affranchissent d'une organisation d'entreprise souvent verticale pour devenir leur propre chef.

Sous la houlette de la société Maison Intègre, des artisans burkinabè créent des pièces uniques échappant aux modèles traditionnels.

Nombre de designers de mode se saisissent de l’univers graphique d’ethnies amérindiennes. Une sénatrice mexicaine réclame une loi pour protéger les droits de ces communautés.

C'est un fidèle compagnon du fond des âges. Paysan, marin, berger, malfrat, ménagère bien équipée : il y a encore cinquante ans, chacun avait son couteau à tout faire. Florissante, la production française s'est essoufflée sous la triple offensive de la robotisation, de l'obsession sécuritaire et du made in China. Elle reprend du poil de la bête grâce à des artisans et des amateurs passionnés.

Pour flasher sur un bel objet ou apprécier un joli graffiti, pas besoin d'être De Vinci. Pour s'essayer à l'art, pas besoin d'être Picasso !

Peu à peu, ce secteur parvient à se défaire de son étiquette de métiers de dur labeur. Et trouve un second souille chez les cadres en reconversion.