C'est par une lettre remise en main propre, et non par un discours solennel (à la façon de Jacques Chirac le 16 juillet 1995) que le président de la République a reconnu, le 13 septembre 2018, la responsabilité de l'Etat dans la mort du jeune mathématicien français Maurice Audin.

Les noms de rues dissimulent parfois de longs combats. Il aura fallu près de cinquante ans pour qu’une place française soit baptisée du nom du jeune mathématicien disparu en 1957 à Alger. Et une décennie de plus pour que l’Etat reconnaisse, par la voix d’Emmanuel Macron, que ce militant de la cause indépendantiste a été torturé et tué par l’armée française. Une victoire pour sa famille, qui voit aujourd’hui éclore d’autres lieux portant son nom. Tandis qu’à Alger, la place Maurice-Audin, qui s’appelle ainsi depuis 1963, est l’épicentre des manifestations contre le régime.

Maurice Audin a été torturé puis exécuté ou torturé à mort par des militaires français. Par la voix du président de la République, une omerta de plus de soixante ans est enfin brisée. Retour sur un silence honteux.

Emmanuel Macron a mis fin à un non-dit de soixante et un ans : le jeune mathématicien a bien été assassiné par l'armée française pendant la guerre d'Algérie. Pour "l'Obs", Michèle Audin, sa fille, commente les images d'une vie trop brève.