Depuis 1985, à Beaucaire dans le Gard, l'ancien couvent des Augustines accueille le musée Auguste-Jacquet. Au coeur des jardins verdoyants du château, l'institution, labellisée Musée de France, conserve des objets traditionnels populaires, des oeuvres d'art, des collections lapidaires et archéologiques. Sa visite permet de découvrir l'histoire faste d'une opulente cité provençale.

Equatoriens, Colombiens, Vénézuéliens, les Sud-Américains sont les forçats des exploitations de fruits de Beaucaire depuis une dizaine d'années. Main-d'oeuvre bon marché et corvéable à merci, ils ont malgré tout trouvé sur les bords du Rhône l'espoir d'une vie meilleure et s'y sont installés avec leur famille. Dans ce bastion du Rassemblement National, les membres de cette communauté grandissante restent considérés comme des citoyens de seconde zone et peinent à s'intégrer alors qu'ils contribuent à faire vivre l'économie locale.

Depuis le XVIIe siècle, dans le Gard, le territoire de Beaucaire, l’antique Ugernum, a livré de nombreuses traces de son passé. Depuis 2012, les recherches archéologiques ont été relancées laissant entrevoir une intrigante base de monument funéraire et une probable riche villa des débuts de notre ère.

En 2014, Julien Sanchez et le FN ravissaient la mairie de Beaucaire, la quatrième commune du Gard, surfant sur un discours hostile aux étrangers. Six ans plus tard, des milliers de Sud-Américains sont arrivés pour travailler dans les exploitations agricoles du coin. Et l'édile d'extrême-droite, facilement réélu au premier tour des municipales en mars 2020, reste étonnamment silencieux sur cette immigration dont la ville et la région tirent les bénéfices. Parce qu'elle est révélatrice des contradictions de son parti ?