Sommaire. La périlleuse odyssée du biopic à la française : à propos de "L'Odyssée" de Jérôme Salle ; "Cézanne et moi" de Danièle Thompson et "La danseuse" de Stéphanie Di Giusto. Autres titres recensés : "Sully" de Clint Eastwood ; "Baccalauréat" de Cristian Mungiu ; "Dernières nouvelles du cosmos" de Julie Bertuccelli.

Si, il y a quelques années, Jean-Luc Godard se décidait à dire "Adieu au langage", c'est un cheminement inverse que réalise aujourd'hui Julie Bertuccelli, en scrutant l'apparition miraculeuse d'une élocution non verbale chez une autiste, Hélène Nicolas, ayant lentement, et sans explication, appris à s'exprimer à l'aide d'un alphabet bricolé.

Siegrid Alnoy et Julie Bertuccelli partagent un même chef opérateur (Christophe Pollock), une sélection commune au Festival de Cannes 2003 (la semaine de la critique) et... c'est à peu près tout. Mais leurs films, "Elle est des nôtres" et "Depuis qu'Otar est parti...", révèlent deux tempéraments de cinéastes.

Ces dernières nouvelles du Cosmos nous sont apportées par une Jeune femme de 30 ans, Hélène Nicolas: elle se surnomme Babouillec Sp (Sp pour "Sans parole"), elle est autiste diagnostiquée "lourdement déficitaire", elle ne parle pas, elle a appris à lire et à écrire on ne sait comment, ses textes-intitulés "Algorithme éponyme" ou "Raison et Acte dans la douleur du silence" sont publiés en recueils et joués sur scène, ses mains sont cornées à force de les mordre, elle se dit télépathe, à moitié pour rire. Voilà pour le stupéfiant tableau.

Après « La Cour de Babel », elle signe avec « Dernières nouvelles du cosmos », le portrait sensible d'une jeune poétesse autiste. Une leçon de documentaire.

En pleine confusion mentale, Julie Bertuccelli a passé une année scolaire dans une classe de primo-arrivants. Vingt-quatre élèves et autant de nationalités confrontés à un défi crucial : s'intégrer dans un pays qui deviendra le leur.

Durant un an, Julie Bertuccelli s'est invitée dans une classe d'accueil pour les étrangers. Elle en a tiré "Cour de Babel", un documentaire aussi instructif que poignant, hymne indispensable au multiculturalisme et à la tolérance.

On la croit sensible, délicate. Elle est courageuse, déterminée et rock'n'roll... à sa manière. Dans ″L'arbre″, un an après l'ultra-violent ″Antichrist″, Charlotte Gainsbourg campe une mère de quatre enfants essayant de reprendre goût à la vie après la mort de son mari, tandis que sa fille imagine qu'il s'est réincarné en arbre. Rencontre.