Selon la thèse défendue par Jacques-Olivier Boudon dans son ouvrage, si Napoléon a conquis le pouvoir c'est grâce à la gloire de son armée, mais s'il a put le garder ce n'est que que grâce à l'habileté de sa police. Entre répression du brigandage, chasse aux comploteurs, lutte contre la désertion et surveillance de l'opinion publique pour mieux la façonner, c'est une nouvelle histoire du Premier Empire, explorée par sa face la plus sombre, que détaille l'historien.

Il y a eu l'histoire des héros et des princes. Des individus imposaient leur volonté ou leurs passions au peuple, ils tutoyaient les dieux et inspiraient les poètes. Il y a eu celle des nations et des groupes sociaux. Des individus émergeaient pour incarner une collectivité, pour donner corps à ses valeurs. Les grands hommes remplaçaient les héros. Et puis il y a une histoire sans individu, faite de chiffres et de mégadonnées.