Jeune étudiante, c'est en compagnie de R. Caillois que J. de Romilly découvre en 1935 cette Grèce qui marqua toute sa vie et sa carrière. Se remémorant, soixante ans après, ce voyage décisif, c'est pour elle l'occasion d'opposer sa vision lumineuse, dans la tradition apollinienne, à celle, sombre et dionysiaque de Caillois.

Au-delà de ce qui oppose leurs intuitions, on ne peut qu'être sensible à qui réunit ces deux individus : la contradiction elle-même. Il y a beaucoup de profane dans le sacré de Paulhan, alors même que Caillois fait surgir une horreur et une fascination, propres au sacré de la nature profane.

L'évolution intellectuelle de R. Caillois : les moments clés tels que la dissidence surréaliste ou le Collège de sociologie, les étapes moins connues comme le séjour en Argentine. En s'attachant à toutes les étapes de ce parcours, une redécouverte de cette tentative originale de subversion des sciences humaines.

Ces entretiens étaient destinés à dégager les lignes de force de l'oeuvre apparemment si diverse de Roger Caillois. Ils ont été enregistrés en 1970 par France Culture à l'occasion de la publication de Cases d'un échiquier" et diffusés plusieurs fois.

Proche d'André Breton et de Michel Leiris, Roger Caillois s'adonna à l'étude des instincts, des rêves, des jeux et des mythes. Passionné par l'imaginaire et préoccupé par les phénomènes mimétiques, il consacra des écrits à l'art fantastique et à l'art " naturel " avant de proposer une " esthétique généralisée ". Auteur prolifique, ce poète, essayiste, sociologue et grammairien, membre de l'Académie française, fut aussi un collectionneur fasciné par d'étonnants insectes et de surprenants minéraux. Son comportement de collectionneur eut-il une influence sur son oeuvre ? Entre les objets qu'il conserva et les mythes qu'il étudia, existe-t-il des coïncidences, des corrélations, d'aventureuses cohérences ?