L'auteur, docteur en histoire, a étudié la façon dont les médias français ont rendu compte de la déportation des juifs en 1944 et 1945 : il montre que la spécificité juive de la déportation a bien été présentée au début puis qu'il n'a plus été question que des déportés résistants. Il établit sa démonstration en faisant un parallèle avec la façon dont les médias ont relaté le génocide du Rwanda.

Militant communiste yougoslave d'origine autrichienne, il a passé 7000 jours en Sibérie, de 1937 à 1956. Il vivait à Moscou et dirigeait la maison d'édition du Komintern (de 1932 à 1939) lorsqu'il fut arrêté chez lui pendant la nuit, accusé d'activités anti-révolutionnaires,et envoyé au Goulag (des îles Solovki à Norilsk). Reconnu innocent à son retour des camps, il a vécu le reste de sa vie à Zagreb.

Entre 1957 et 1960, près de 3.000 citoyens chinois suspectés de rébellion contre le régime communiste sont envoyés dans le camp de rééducation de Jiabiangou, en plein milieu du désert, un camp de travail aux allures de camp de concentration. L'auteur a recueilli le témoignage de survivants.

Etude littéraire consacrée aux récits concentrationnaires du XXe siècle, à la littérature dite de témoignage montrant en quoi ces oeuvres dépassent le simple statut d'ouvrages historiographiques ou de traités philosophiques. Après s'être penché sur la sémiologie textuelle, la monographie s'interroge sur la nouveauté de ce genre et sur la place du lecteur dans le récit.

«Dis, grand-mère, c'est grave, d'être russe ? - Mon petit, les Russes ne sont pas méchants, me répondait ma grand-mère de Moscou. Juste un peu sauvages.» Ces paroles me sont restées dans la mémoire comme les ritournelles qu'on apprend à sept ans. Soixante ans plus tard, tel le saumon, j'ai éprouvé le besoin impérieux de remonter la rivière. J'ai alors plongé, au coeur de la mer Blanche, dans la beauté mortelle de l'archipel du goulag ; là où, pour les besoins de la propagande soviétique, on a fait danser des femmes déportées dans des robes à fleurs de fusillées et où le visiteur aurait pu signer une carte postale avec ces mots : «Bons baisers du goulag.» La Russie soviétique venait d'éclater comme une grenade trop mûre et je croyais ouvrir un album de famille, embaumé de l'encens de la cathédrale russe de la rue Daru et du parfum des desserts d'Anouchka, ma mère. Parti sur les traces évanouies de mes ancêtres, je me suis gorgé des couleurs du Moscou des tsars, j'ai vagabondé dans les grandes plaines de la Baltique derrière les corps-francs de la vieille Prusse et les Partisans à l'étoile rouge, j'ai croisé les bourreaux en chemise brune et reconnu les miens parmi leurs victimes, je me suis fait ouvrir les tiroirs du KGB et j'ai découvert de surprenants secrets de famille. Des années de quête pour faire surgir un siècle d'histoire européenne, un grand-père chargé de mystère, des rescapés bien vivants, et trouver au bout de la nuit la joie de vivre et d'espérer.

David Rousset (1912-1997), militant trotskyste jusqu'en 1945, résistant, ancien déporté, fonde après la guerre l'éphémère Rassemblement démocratique révolutionnaire (RDR), avec Jean-Paul Sartre et Georges Altman. Engagé après 1949 et l'affaire Kravchenko dans la dénonciation des camps staliniens, il militera contre la répression soviétique en Hongrie et contre la guerre d'Algérie. Rallié au général de Gaulle, il est l'une des figures du gaullisme de gauche. L'Univers concentrationnaire a également été publié dans la collection « Pluriel » (2003).

De sa jeunesse brisée par la dictature khmère et sa détention de trois ans, Sathavy Kim rapporte un témoignage dédié à l'avenir démocratique du Cambodge. Elle avait 21 ans quand, en 1979, après une fuite éperdue à partir de Phnom Penh où elle était étudiante, elle fut arrêtée et enfermée dans un camp. Elle a survécu à des conditions abominables.

L'un des sept survivants de Tuol Sleng ou S-21, retrace l'histoire de ce centre d'interrogation créé par les Khmers rouges en 1975, où 14.000 Cambodgiens ont été torturés et tués. Il a passé 18 mois à Tuol Sleng, survivant en peignant des portraits de Pol Pot. Il a décrit à travers ses peintures les conditions de vie de ses co-détenus, les interrogatoires, la torture, les exécutions, etc.

En 1917, Cummings se porte volontaire dans le corps américain d'ambulanciers Norton-Harjes. Son meilleur ami ayant écrit du front des lettres qui déplaisent au censeur français, les deux hommes sont arrêtés et interrogés. Cummings passera trois mois dans un camp de concentration à la Ferté-Macé avant d'être libéré sur l'intervation de la Maison-Blanche. Il raconte ses souvenirs.

Née à Moscou en 1958, Luba Jurgenson vit à Paris depuis 1975.Elle est écrivain, traductrice et maître de conférences en littérature russe à l'université Paris-IV Sorbonne