Les émissions de gaz à effet de serre sont un danger immense pour la stabilité du climat. Suffit-il de les capter et de les stocker pour résoudre le problème ? De nombreux projets ont fleuri dans le monde et en France. Coûteux, inefficace et trop tardif selon Mae-Wan Ho

Face à la difficulté de freiner notre consommation d'énergies fossiles, des industriels proposent de capturer le dioxyde de carbone émis par les usines et de le stocker en sous-sol. En jeu, la stabilisation du climat.

Eliminer le CO2 de l'air pourrait se révéler plus facile que construire des avions et des voitures qui n'en émettent pas.

Pour nombre de chercheurs, capturer le CO industriel à la source, puis le stocker sous terre semblait idéal pour lutter contre le réchauffement. Or, après examen de la solution miracle, le scepticisme domine. Pour quatre raisons majeures

Les sols du globe sont le siège d'un important stockage du carbone. Ce stockage serait plus stable dans les couches profondes du sol, du fait du manque de substrat fournisseur d'énergie pour les micro-organismes responsables de sa dégradation.

Alors que le président Trump s'est retiré de l'Accord de Paris sur le climat et critique les études scientifiques mettant en garde contre le rechauffement climatique, les compagnies pétrolières prennent, elles, le contre-pied en décidant de faire face au problème. Mais les solutions proposées sont-elles vraiment les bonnes?

Le coût de la capture et du stockage du dioxyde de carbone (CO2) est souvent rédhibitoire. Pour y remédier, on envisage d'amener en surface de l'eau salée (ou saumure) chaude et riche en méthane, abondante dans certains sous-sols. Du CO2 y serait dissous, tandis que du méthane et de l'énergie géothermique en seraient extraits. Le saumure chargée en CO2 serait ensuite renvoyée dans les profondeurs pour être stockée de façon permanente.