Après la découverte de "Nuages de mai", son deuxième long métrage, et l'éclatante confirmation d'"Uzak", nous attendions beaucoup des "Climats", qui fut assurément l'un des événements les plus importants du dernier festival de Cannes.

Avec cinq films, Kasaba, Nuages de mai, Uzak, Les Climats et, aujourd'hui, Les Trois Singes, Nuri Bilge Ceylan s'est affirmé comme l'un des maîtres du cinéma contemporain, que le jury du dernier festival de Cannes a récompensé par le prix amplement mérité de la mise en scène. Ce réalisateur, pourtant peu disert, nous a accordé un long entretien où il se voit tel un caméléon au tournage. Par contre, si le souci de se renouveler sans cesse est patent, son oeuvre, comme celle des vrais artistes, est d'une rare cohérence

De film en film, Nuri Bilge Ceylan s'impose comme l'un des plus grands cinéastes vivants. ″Il était une fois en Anatolie″, film long et exigeant, fut projeté en fin de festival de Cannes devant un public fatigué, et pourtant il suscita une fascination qui joua certainement un rôle dans l'attribution de son Grand Prix du jury.

"Nuages de Mai" confirme l'avènement d'un cinéaste exceptionnel et perpétue l'univers de "Kasaba", grâce aux retrouvailles avec ses acteurs et sa campagne. Le réalisateur turc y développe une réflexion profonde sur l'art cinématographique et l'engagement de l'artiste au quotidien.

"Kasaba" et "Nuages de mai" avaient marqué l'avènement d'un cinéaste exceptionnel, se distinguant par une maîtrise parfaite de l'image et un propos aux résonances profondes. En remportant le Grand Prix du jury au dernier festival de Cannes, Nuri Bilge Ceylan connaît aujourd'hui la consécration. Ironie du sort pour quelqu'un qui nous confiait, il y a peu, sa méfiance des récompenses.

La palme d'or 2014 a couronné le talent et la maîtrise d'un cinéaste turc au sommet de son art. Nous l'avons rencontré.