Persécuté ou persécuteur ? En dressant le portrait ambigu d'un protagoniste à la fois égocentrique et dépendant des autres, Patrice Chéreau nous propose, dans Persécution, une nouvelle dissection des rapports entre les êtres. En enregistrant leurs comportements parfois excessifs ou énigmatiques, le cinéaste semble scruter l'intérieur tourmenté de ses personnages.

Depuis ses débuts, nous avons suivi avec intérêt l'évolution, les hésitations, la progression de la carrière cinématographique de Patrice Chéreau, sans toujours être certains qu'un grand réalisateur s'y révélait. C'est chose faite avec "Intimité", film inspiré de plusieurs nouvelles de Hanif Kureishi.

Magnifiquement cru et cruel, "Intimité", Ours d'or à Berlin divisera peut-être, mais tout le monde soulignera l'extraordinaire travail de ses acteurs.

C'est à ce cinéaste qui n'a de cesse de radiographier les âmes et les corps, les tourments et les passions, que revient, cette année, la tâche de présider le jury. Venu trois fois à Cannes en compétition, le réalisateur de "La reine Margot" raconte ici ses souvenirs et ses attentes.

Avec "Intimité", adaptation de plusieurs récits de Hanif Kureishi, Patrice Chéreau a réalisé son meilleur film à ce jour.