Autrefois brûlées vives, les sorcières sont de retour. Contre Donald Trump, la loi t ravail, pour le droit à l'avortement... Une nouvelle génération de féministes s'approprie ce symbole. Pour la journaliste et essayiste Mona Challet, auteure de Beauté fatale, les femmes indépendantes sont les sorcières d'aujourd'hui.

Dans son nouvel essai, la journaliste Mona Chollet origine la misogynie et la haine des femmes dans les chasses aux sorcières des XVIe et XVIIe siècles. Femmes célibataires, sans enfants ou âgées, autant de "sorcières" qui au ni des siècles furent ostracisées et méprisées, et qui par un retournement du sens rendu encore plus sensible ces derniers mois, deviennent peu à peu les héroïnes de notre monde post-MeToo.

C’est un vrai phénomène littéraire. Depuis son best-seller, "Sorcières", sorti en 2018, la journaliste et essayiste Mona Chollet est, en France, la plus lue des féministes de la vague #MeToo. Ses livres, qui mêlent habilement synthèses théoriques, questionnements à partir de sa propre expérience et références à la pop culture, parlent à un large public. Une approche peu goûtée par les tenantes d'une vision plus radicale.

Avec 250 000 exemplaires écoulés de "Sorcières !", cette journaliste discrète est devenue une icône du féminisme. A l'occasion de la sortie de son nouvel essai, consacré à l'amour, retour sur sa trajectoire étonnante

En 2018, son essai "Sorcières, la puissance invaincue des femmes" a connu un immense succès. Ecrivaine, féministe, Mona Challet publie "Réinventer l'amour", une large réflexion sur les effets délétères du patriarcat dans les relations hétérosexuelles. Rencontre.

La chasse aux sorcières a-t-elle été une étape clé de la construction du capitalisme ? C'est en se fondant sur cette hypothèse radicale que des philosophes et des militantes écoféministes se réapproprient aujourd'hui le mythe. Un engouement que vient confirmer l'ouvrage de l'essayiste Mona Cholet sur le sujet.

L'Europe de la Renaissance a exécuté comme "sorcières" des dizaines de milliers de femmes. Par défi, des féministes des années 1970 ont revendiqué cette identité, ajoutant parfois à cette démarche politique une pratique spirituelle liée au monde naturel. Aujourd'hui, alors que le rapport de l'humanité à son milieu vital engendre le chaos, faut-il s'étonner que la sorcière hante à nouveau l'Occident ?

La première est une icône du féminisme américain, la seconde incarne le renouveau du mouvement en France. Patriarcat, #Metoo et intersectionnalité : entretien croisé.

Ses essais intimes et politiques explorent depuis dix ans les entraves à l'épanouissement des femmes. Mona Chollet examine cette fois les ravages de la culpabilité, instillée par nos sociétés patriarcales.

Dans un nouveau livre, l'essayiste connue pour "Beauté fatale" et "Sorcières" s'attaque au sentiment de culpabilité, cette petite voix intérieure qui nous pousse à nous dénigrer et nous empêche d'exister pleinement. Une tyrannie que l'on croit intime, mais qui est en fait largement partagée, façonnée par des siècles d'injonctions religieuses et sociales. Elle appelle à en prendre conscience, pour mieux s'en délivrer. Sommaire. "Vivre sans culpabiliser", l'interview de Mona Chollet. Le syndrome du bon travailleur. La "bonne" culpabilité existe-t-elle ?

D'où vient donc cette petite voix intérieure qui n'a de cesse de nous juger ? De notre histoire personnelle ? Pas seulement, répond l'écrivaine, aux prises avec la sienne au quotidien. Dans "Résister à la culpabilisation", elle se penche sur les ressorts sociétaux et culturels de cette tendance à l'autocritique, qui mine la confiance en soi.

Elle donne toutes ses interviews dans le même salon de thé, près de chez elle, et elle commande toujours un "Montagne verte" (thé vert fraise-rhubarbe). On pourrait croire qu'elle n'aime pas trop le changement. Pourtant, depuis 20 ans, Mona Chollet s'applique à démonter l'ordre établi et les injonctions qui en découlent. La preuve avec son dernier essai, "Résister à la culpabilisation".