Né en 1911 en Roumanie, le philosophe a composé une oeuvre pessimiste dont les titres donnent le ton : ″Précis de décomposition″, ″De l'inconvénient d'être né″... Marqué par son enfance et des insomnies terribles, il doit à la discipline de la langue française ses aphorismes hors de mode.

Emil Cioran et Mircea Eliade furent des militants actifs du fascisme roumain. Eugène Ionesco, quant à lui, se mit brièvement au service du régime d'Antonescu. Un passé encombrant minutieusement occulté après la guerre.

Contre toute attente, Cioran (1911-1995) montre qu'un pessimisme radical peut être un mode de survie. Surtout quand on conjugue le désespoir et la lucidité avec le rire.

Patrice Bollon raconte comment l'écrivain roumain, qui allait devenir un grand moraliste français, a été, dans sa jeunesse, un extrémiste pro-hitlérien.

Un inédit de Cioran, cela se fête ! L'auteur de la "Tentation d'exister" avait réuni de son vivant pour notre jubilation future une extraordinaire anthologie de portraits littéraires des XVIIIe et XIXe siècles, portraits au vitriol dans la plus élégante des langues. Un vrai régal.

Il y a beaucoup à dire sur le néant. L'écrivain roumain, qui s'est fait une spécialité du désespoir, en livre depuis un demi-siècle la réjouissante démonstration. Seul Dieu fera grise mine si cette oeuvre lui arrive dans les mains.

Un recueil rassemble les textes de jeunesse que l'essayiste publia en Roumanie, entre 1932 et 1941. Son inclination fasciste n'y fait aucun doute mais, loin d'être univoque, elle est pétrie de paradoxes.

De l'inconvénient d'être roumain à celui d'être français. Des textes inédits de Cioran rappellent l'engagement fasciste et le nihilisme furieux de ce misanthrope absolu, mais aussi sa passion pour la langue de Pascal