La RN1 est le principal axe routier de Guyane, reliant Cayenne à Saint-Laurent-du-Maroni. Sur ce ruban d'asphalte cerné par la forêt amazonienne transite 20 % de la cocaïne consommée en France, transportée 37 par des "mules", rouages désoeuvrés du trafic qui s'envolent ensuite vers la métropole, les valises ou les intestins chargés de poudre. Témoignages rares, sept d'entre elles racontent ici les étapes d'une épopée que ni le Covid-19 ni le confinement n'ont enrayée. Mais qui se termine encore souvent derrière les barreaux.

Le 1er octobre 2021, le "Trudy" était arraisonné au large des côtes françaises avec 1127 kilos de cocaïne à son bord. De nouvelles saisies ont révélé l'existence de caches secrètes dans le navire. Et l'enquête va de rebondissement en rebondissement.

Je m'appelle Elie, j'ai 25 ans. Je suis dealer. Je livre à domicile. Je me fais dans les 4 000 euros par mois. 400 prises de risque. Mais je gère : je suis un professionnel, je connais mon métier.

Quand un journal vous contacte pour écrire sur la cocaïne, la plus saine réaction est de se demander : pourquoi moi ? Je savais que j'avais une réputation sulfureuse : dès que j'ai le nez qui coule, personne ne pense que j'ai le Covid. Le récit de Frédéric Beigbeder. Elle est devenue le deuxième stupéfiant le plus consommé dans notre pays après le cannabis. Massification des trafics, baisse des prix: cette drogue touche désormais des classes sociales très diverses.