Avec un système électoral en état de marche, Gore aurait presque certainement remporté la Floride et la présidentielle. Mais après deux certifications de résultats favorables, c'est Bush qui semble aujourd'hui sur le point d'être proclamé vainqueur.

Finalement élu à l'arraché, le 43e président des Etats-Unis arrive au pouvoir avec une légitimité discutée, une presse hostile, une majorité parlementaire fragile, un parti divisé, alors que le pays n'est plus à l'abri de la récession économique.

Les Etats-Unis, qui entendent volontiers incarner l'idéal démocratique et passer pour les "maîtres du monde", viennent de traverser une période de désarroi en raison de la controverse qui a porté sur l'issue de leur élection présidentielle [...].

Ce sont les meilleurs limiers du pays. Ils enquêtent depuis des mois, sous la houlette du procureur spécial Robert Mueller, sur l'implication de la Russie dans la campagne présidentielle américaine de 2016. Un scandale politique, le plus grand depuis le Watergate, qui pourrait bien faire tomber Trump...

Ni Bush ni Gore ne peuvent plus espérer désormais bénéficier de cette légitimité populaire sans laquelle rien n'est possible.

Selon un sondage, 41 % des électeurs républicains refuseraient aujourd'hui d'accepter Gore s'il était élu et 26 % des démocrates rejetteraient catégoriquement Bush dans le cas inverse.